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Rouen : en restauration, des mineurs non accompagnés apprennent à travailler en équipe

Publié le 4-04-2019

Source : Paris Normandie

Extraits :

«  Formation. L’IFA de Mont-Saint-Aignan accueille quelque soixante-dix mineurs non accompagnés dans sa formation restauration-hôtellerie. Les plus en difficulté reçoivent un enseignement spécial.

L’université de Rouen Normandie vient en aide aux mineurs non accompagnés (MNA), (...) mais elle n’est pas la seule. L’Institut des formations en alternance Marcel-Sauvage (IFA) basé à Mont-Saint-Aignan tend, lui aussi, la main à ces jeunes désespérés, en leur proposant l’apprentissage des métiers de divers domaines (commerce-vente-distribution, pharmacie-services à la personne, pédagogie-orientation...). « Mais ils choisissent essentiellement la voie restauration-hôtellerie », commente Jean-Jacques Ganon, responsable de la formation, suivie par 340 jeunes. Les mineurs, au nombre de soixante-dix environ, constituent ainsi 20 % des effectifs.

« La même chance qu’aux autres »

« Il s’agit d’une solution face à l’urgence à laquelle sont confrontées les associations. Les revenus de l’apprentissage leur permettent de survivre et d’avoir un toit. » Mais pour autant, l’intégration à l’IFA n’est pas facilitée : ces jeunes doivent, au même titre que ceux nés en France, trouver un contrat d’apprentissage avec une entreprise et réussir des tests de connaissances. (...)

S’il reconnaît que certains de ces jeunes, issus de pays francophones et qui y ont reçu une éducation, sont devenus majors de classe, tous n’ont pas la même chance. « C’est plus compliqué avec ceux dont la langue maternelle n’est pas le français et qui n’ont pas été scolarisés. On doit effectuer un diagnostic, à savoir s’ils ont une maîtrise du langage suffisante pour pouvoir s’intégrer », poursuit Jean-Jacques Ganon. (...)

Pour autant, ces élèves aux besoins particuliers, « entre vingt et trente », ne manquent pas de motivation, c’est ce qui a poussé l’IFA à aménager une classe spéciale pour ceux qui ont le plus de lacunes, depuis la rentrée 2018. « Nous avons financé six heures de cours par semaine, le mercredi, avec un professeur spécialisé en langues étrangères et mathématiques, Raphaël Adam. Ils peuvent aussi profiter d’un aménagement du temps d’apprentissage, en trois ans au lieu de deux. »

Un projet de préparation opérationnelle à l’emploi collective (Poec), c’est-à-dire un stage en centre et en entreprise préalable à la mise en place d’un contrat d’apprentissage, a été évoqué, mais Pôle emploi, qui cofinance normalement l’opération, ne peut gérer des personnes mineures. (...)

Les principaux intéressés sont, à l’unanimité, ravis de l’aide qui leur est apportée et reconnaissent le caractère utile de classe dite de « rattrapage » du mercredi. « Dans mon entreprise, le vocabulaire de la nourriture était compliqué pour moi. J’ai demandé à mon patron qu’il m’apprenne le nom des fruits, puis des légumes... » ; « Les cours nous font évoluer. Le professeur est gentil et nous répète les choses plusieurs fois si on lui demande » ; « Quand je suis arrivé en France, je ne savais pas quoi faire, j’étais déçu. Quand j’ai découvert l’IFA, j’ai trouvé ça merveilleux. Maintenant, on imagine qu’on va grandir, devenir des chefs », lancent tour à tour les jeunes. Ibrahim, de son côté, tient à remercier l’IFA pour l’heureuse opportunité. Tous s’expriment dans un français intelligible et dégagent une détermination sans faille. « Lorsqu’ils auront atteint le niveau demandé, ils réintégreront le cursus normal le mercredi », conclut Jean-Jacques Ganon. »

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