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L’intégration réussie de Souleymane, jeune migrant et apprenti boulanger

Publié le 10-04-2019

Source : Le Petit Bleu d’Agen

Auteure : Caroline SAINT-PIERRE

Extraits :

«  Le boulanger du « Moulin du Cros » à Agen a embauché trois apprentis. Des jeunes migrants de Guinée Conakry qui ont trouvé un « champ des possibles » à Agen.

Ils sont plusieurs à avoir fui leur pays d’origine. Souleymane Diallo est dans ce cas, un jeune migrant contraint de quitter sa Guinée natale. Il est arrivé à Agen le 19 mai 2016, se souvient-il. Une voiture l’a déposé devant la gare et il a marché, cherchant un refuge. Des âmes charitables l’ont orienté vers le conseil départemental. Il sera recueilli en tant que mineur isolé étranger par le Damie. De fil en aiguille, il débutera des stages à la boulangerie «  le Moulin du Cros  » avenue Jean-Jaurès à Agen où il est aujourd’hui en contrat d’apprentissage tout comme Kaba et Oumar, deux mineurs guinéens qui ont traversé des épreuves douloureuses eux aussi.
Frédéric Caumières, l’artisan boulanger, a la fibre profondément humaniste et altruiste. Il connaît bien l’Afrique et sa famille est «  ancrée dans des valeurs du parti radical-socialiste  », confesse-t-il.

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Actuellement en 2e année de CAP boulangerie, Souleymane affirme que ce travail lui plaît, même s’il pensait au départ ne pas être à la hauteur  : «  J’avais un voisin boulanger à Conakry. J’étais fasciné par la pâte  ». Il a fait taire son envie de devenir «  économiste  », un rêve qu’il nourrissait gosse devant le commerce en gros du paternel. «  J’aurais dû travailler à ses côtés…  ».

Sois le meilleur !

Frédéric Caumières, son maître d’apprentissage, confie être satisfait de son travail et fier de son intégration professionnelle et personnelle. L’apprenti a maintenant un logement et une petite vie sociale. «  Ce sont des gamins qui en veulent et qui sont exigeants envers eux-mêmes. Ils n’ont pas le droit à l’échec. Ils ont peur de ne pas y arriver tout de suite, mais un apprenti est là pour faire des erreurs et apprendre  ».

Souleymane apprécie le lien avec son patron : « Bien sûr que je suis paternaliste ». Le boulanger explique que l’apprenti qui est entré en Seconde au lycée de Baudre, aurait pu faire des études supérieures. Mais il est convaincu que s’il progresse dans ce métier en passant le brevet professionnel, il pourra s’en sortir et se faire une vie agréable. Il croit en ses apprentis. « Mais à condition d’exceller », préconise le patron qui sait que la filière bute parfois sur de l’ostracisme, du racisme, « et que c’est en étant le meilleur » que l’on force l’admiration. »

Voir en ligne : https://www.petitbleu.fr/2019/04/10...