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Tous seuls, mais reliés

Publié le 17-04-2019

Source : L’événement

Extraits :

«  Dans leur documentaire Seuls ensemble, les réalisateurs Sonia Zoran et Thomas Wüthrich s’immergent dans un atelier artistique, incluant de jeunes migrants, dans un home pour personnes âgées

Seuls ensemble. C’est une histoire de solitude partagée entre de jeunes mineurs non accompagnés, rescapés du désert et de la mer, et des personnes âgées qui se retrouvent à quai, en EMS. Deux populations, au bord du Léman, qui se rencontrent grâce au pont de l’art proposé par le créateur plasticien François Burland*.

Le temps d’un été, l’artiste invite des jeunes originaires d’Erythrée, de Guinée-Bissau ou d’Afghanistan, à participer à une gravure géante où se mêlent animaux et soucoupes volantes, immeubles et végétation. Une œuvre improbable tout autant que ces rencontres furtives, parfois profondes, pétries de silence et de regards attentionnés. « Les résidents et la direction de l’EMS le Marronnier à Lutry ont fait preuve du plus profond respect envers cette expérience et notre tournage. Je crois que ce qui m’a surprise, c’est la tolérance et la simplicité de cet accueil », raconte Sonia Zoran, coréalisatrice, avec Thomas Wüthrich. Tous deux se sont immergés dans cette expérience unique, se faisant le plus discrets possible avec leur caméra. (...)

Raconter autrement

La migration, un thème de prédilection pour la documentariste qui, en 2015, réalise un reportage radio à Lampedusa, juste avant un naufrage terrible de 800 personnes. « J’ai l’impression que la réalité, montrée dans toute sa cruauté, ne fait plus bouger les choses. Par ce film, nous essayons de raconter autrement. Montrer la joie de ces journées autour d’une œuvre artistique, tout en sachant par quoi sont passés ces jeunes et ce qu’ils vont devoir encore affronter à l’avenir pour trouver une place ici, explique-t-elle. Petit à petit, l’opposition jeunes-vieux, suisses-étrangers s’estompe pour mettre en miroir les destins, cette fragilité et cette solitude profonde propres à l’être humain, mais peut-être encore plus prégnantes pour ces jeunes déracinés, sans famille, et ces personnes âgées seules, en retrait de la société. Avec, devant elles, la mort comme une migration. »

Franco-suisse lui-même et d’un âge intermédiaire, François Burland, au milieu des deux groupes de population, fait figure de passeur, de médiateur. Lui qui connaît le Sahara et les routes empruntées par ces jeunes aventuriers de l’extrême, malgré eux, met en lumière leur bravoure. (...)  »

Voir en ligne : https://www.evenement.ch/index.php/...