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Accompagnement des ex-enfants placés : associations et oppositions dénoncent une trahison

Publié le 8-05-2019

Source : L’express

Extraits :

«  Le texte qui prévoit une prise en charge obligatoire a été voté à l’Assemblée mardi, mais il aurait été vidé de sa substance selon l’opposition et les associations.

(...) La proposition de loi LREM visant à renforcer l’accompagnement des "jeunes majeurs vulnérables" sortant de l’Aide sociale à l’enfance a été votée mardi en première lecture par 42 voix contre 6 et 1 abstention. Mais là où le gouvernement a salué une "avancée", les oppositions ont dénoncé des "zones d’ombre" et émis des réserves sur le financement.

Dans la version initiale du texte, adoptée en commission en juillet 2018, il était question de rendre obligatoire - en cas de cumul de difficultés - les "contrats jeunes majeurs" qui permettent aux départements de prendre en charge les anciens enfants placés jusqu’à leurs 21 ans, et d’éviter ainsi des "sorties sèches" à leur majorité. Jusqu’ici, l’application de ce dispositif est très inégale selon les départements.

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"Trahison"

Mais pour prétendre au "contrat d’accès à l’autonomie", le jeune doit avoir été pris en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) "pendant au moins 18 mois cumulés dans les 24 mois précédant l’atteinte de (sa) majorité", un critère qui a fait bondir les élus de gauche, et confirmé les craintes des professionnels et des collectifs d’anciens enfants placés, qui craignaient que le texte ne soit vidé de sa substance.

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Ce critère exclut notamment des mineurs placés tardivement ou les mineurs non accompagnés étrangers, a estimé l’ensemble de la gauche. "Quelle plus-value apporte cette réécriture si ce n’est plus de zone d’ombre que de clarifications ?", a renchéri Gisèle Biémouret, élue socialiste.

Questions sur le financement

A droite, c’est le financement du dispositif qui inquiète. Stéphane Viry (Les Républicains) a souligné que les 60 millions d’euros que le gouvernement a promis d’allouer à l’accompagnement des jeunes majeurs sortant de l’ASE, seraient "insuffisants" pour les départements.

"Déçue" par cette réécriture, la députée de la majorité Perrine Goulet, elle-même ancienne enfant placée, a proposé en vain de consacrer ces 48 millions d’euros supplémentaires à l’accès au logement ou à l’hébergement de ces jeunes majeurs.

Le secrétaire d’État à la protection de l’enfance Adrien Taquet a jugé "réducteur" de limiter ce financement "à un seul aspect" de la mesure. Mais Perrine Goulet a obtenu d’accorder aux ex-enfants placés une "priorité d’accès" à des logements étudiants. Sa proposition a complété un amendement gouvernemental donnant une priorité à ces jeunes dans l’attribution d’un logement social.  »

Voir en ligne : https://www.lexpress.fr/actualite/s...