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Non-prise en charge des mineurs isolés à Paris : plusieurs commissariats pointés du doigt par les associations

Publié le 1er-05-2019

Source : Info Migrants

Auteur : Bahar Makooi

Extraits :

«  À Paris, plusieurs associations ont constaté des dysfonctionnements sur les mises à l’abri des mineurs isolés étrangers. Selon la loi, les commissariats ont un devoir d’assistance face à ce public vulnérable et fragile. Mais cette aide est défaillante, la nuit notamment, quand les services de protection de l’enfance sont fermés. Les ONG ont donc saisi le Défenseur des droits.

Deux associations venant en aide aux mineurs isolés étrangers (MIE) dans le nord de Paris ont saisi lundi 29 avril le Défenseur des droits. Utopia 56 et la Ligue des Droits de l’homme de Paris reprochent aux commissariats de refuser la prise en charge de ces mineurs, la nuit notamment, lorsque les services de protection de l’enfance (ASE) sont fermés.

Les mineurs non accompagnés qui arrivent à Paris le soir doivent pouvoir se présenter dans un commissariat pour trouver de l’aide. La police est chargée de protéger les mineurs présumés et de les transférer vers des foyers d’hébergement.

Des mineurs remis à la rue par des policiers, selon les associations

Les associatifs appuient leurs griefs sur une note interne distribuée par le procureur de Paris, censée être affichée dans tous les commissariats de la capitale. Cette note stipule que "tout mineur isolé venant d’arriver sur le territoire parisien doit être pris en charge par les forces de police pour être transféré – sur la base du principe déclaratif de son âge – dans un foyer de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), pour être mis à l’abri avant d’entrer en processus d’évaluation [de sa minorité opérée par le bureau d’évaluation du Demie pour Paris]".

Or, dans les faits, ce texte n’est pas toujours respecté, a constaté Utopia 56. En près d’un an et demi (entre le 17 juin 2017 et le 12 octobre 2018), 51 mineurs ont été remis à la rue par les commissariats du 2e, 10e, 11e, 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris, a chiffré l’association.

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De fausses informations données aux migrants

Sur le terrain, les jeunes étrangers subissent même des menaces. Un bénévole d’Utopia a raconté que des policiers du commissariat du 2e arrondissement avaient dit à des migrants venus demander de l’aide qu’ils allaient les envoyer en centre de rétention administrative (CRA). Les jeunes n’avaient pas de papiers d’identité et "avaient l’air plus vieux", selon les policiers.

Or ce processus est illégal : des mineurs isolés ne peuvent pas être retenus en CRA s’ils ne sont pas passés d’abord par une étape de tests de minorité. Les associations demandent donc que les policiers soient mieux formés.

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Insultes et moqueries envers les jeunes migrants

Autre constatation, des mineurs isolés ont fait l’objet d’insultes et de moqueries désobligeantes. (...) Des policiers auraient également été énervés par des jeunes qui ne parlent pas leur langue, finissant par leur dire : "On est en France, on parle français".

Autre détail alarmant, les bénévoles ont constaté que les policiers refusaient "systématiquement" d’accompagner les mineurs isolés en foyer quand des places sont libres. (...)  »

Voir en ligne : https://www.infomigrants.net/fr/pos...