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Jeunesse. Enfants placés, une vraie-fausse avancée

Publié le 9-05-2019

Source : L’Humanité

Auteur : Alexandre Fache

Extraits :

«  Le gouvernement a vidé de sa substance une proposition de loi, votée mardi, qui devait rendre obligatoire l’accompagnement des « jeunes majeurs vulnérables ».

Au départ, il y avait une préoccupation légitime : mettre fin aux sorties sèches des dispositifs de protection de l’enfance. (...)

1. Que deviennent les enfants placés, devenus majeurs ?

En France, 341 000 mineurs faisaient, en 2017, l’objet d’une mesure de protection de l’enfance, dont plus de la moitié étaient placés en institution ou dans des familles d’accueil. Problème : la grande majorité de ces jeunes se retrouvent à la rue et sans ressources, une fois venue leur majorité. D’après le Conseil économique, social et environnemental, seul un tiers des jeunes sortant de l’ASE (soit 20 900 personnes) se voient proposer chaque année un « contrat jeune majeur », censé permettre la poursuite des études ou une meilleure insertion dans la vie active. (...)

2. Que prévoyait la proposition de loi laRem ?

Dans sa version initiale, l’article 1 du texte voulait rendre obligatoires, en cas de cumul de difficultés, les « contrats jeunes majeurs ». Une mesure applaudie des deux mains par les associations et encore soutenue, lundi, via une tribune dans Libération, par un collectif d’élus, de personnalités et d’anciens enfants placés. « La précarité spécifique des jeunes majeurs brutalement abandonnés par l’ASE n’est pas fatale, elle est la conséquence d’une rupture violente de protection. Un ultime abandon », pointait ce texte, inquiet de voir la proposition de loi « vidée de ses mesures essentielles » par le gouvernement. L’inquiétude était fondée : par le biais d’amendements de dernière minute, l’exécutif a fait réécrire l’article 1 en instaurant des « contrats d’accès à l’autonomie », accessibles à ces jeunes… sous conditions. La plus problématique : le jeune doit avoir été pris en charge par les services de l’ASE « pendant au moins 18 mois cumulés dans les 24 mois précédant l’atteinte de (sa) majorité ». Une façon à peine voilée d’évincer les mineurs étrangers arrivés tardivement sur le territoire.

3. Comment ce recul a-t-il été accueilli ?

Fraîchement à gauche de l’Hémicycle. « Pourquoi pose-t-on une condition à la générosité ? » a questionné le député insoumis François Ruffin, quand sa collègue Mathilde Panot a estimé que « les enfants placés resteraient bien les oubliés de la République ». Pour Elsa Faucillon (PCF), avec ces amendements, le gouvernement a « vidé le texte de sa substance ». (...)  »

Voir en ligne : https://www.humanite.fr/jeunesse-en...