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L’Essonne confronté à la forte hausse du nombre de mineurs non accompagnés

Publié le 21-05-2019

Source : Les Echos

Auteur : Alain Pifaretti

Extraits :

«  Le département teste le fichage des mineurs non accompagnés. Ce dispositif vise à faire face à l’augmentation importante du nombre de ces jeunes. Il suscite l’opposition de plusieurs associations d’aide aux migrants et de protection de l’enfance.

700 en 2018 contre 200 en 2015. Le nombre de mineurs non accompagnés pris en charge par le département de l’Essonne a été multiplié par 3,5 en trois ans. Avec un coût d’environ 60.000 euros par an et par mineur, la charge représente aujourd’hui plus de 32 millions d’euros pour la collectivité (contre 8 millions en 2015).

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Le système de fichage , expérimenté depuis le 7 février 2019 dans l’Essonne prévoit un enregistrement systématique des jeunes par la préfecture avant toute évaluation de leur situation par le département. La préfecture de l’Essonne a prévu une dizaine de créneaux horaires en semaine pour les recevoir et recenser leurs données biométriques (empreintes digitales, photographies), documents et déclarations. Ces données intégrées dans un fichier national sont ensuite envoyées par voie dématérialisée au département. Si celui-ci reçoit l’information que le candidat est majeur, il n’instruit pas la demande. Dans le cas inverse, il fixe un rendez-vous en vue d’une évaluation sociale du jeune.

Les associations s’alarment

Le test mené dans l’Essonne est également en cours dans deux autres départements, l’Isère et le Bas-Rhin. Il devrait ensuite s’étendre au niveau national. Mais cette généralisation est contestée par le défenseur des droits et une quinzaine d’associations, qui dénoncent une atteinte au respect de la vie privée des mineurs isolés et réclament le retrait du décret constitutif. « Les considérations de budget ne doivent pas interférer avec les enjeux de la protection de l’enfance. Le nouveau dispositif risque de dissuader des mineurs fragilisés de se présenter aux services de la préfecture, avec les risques que cela entraîne (exploitation, traite…) », dénonce notamment Corentin Bailleul, chargé du plaidoyer et de l’expertise à l’Unicef. « Certains mineurs ayant subi des violences ne veulent pas demander de l’aide à des services étatiques. Du coup, ils se retrouvent encore plus vulnérables », acquiesce Véronique Husson, responsable des questions genre et protection à la Cimade (Comité intermouvements auprès des évacués).

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En Essonne, un premier bilan a fait état d’une diminution importante du nombre de demandes après l’établissement du recensement obligatoire : sur cent jeunes qui s’étaient présentés au conseil départemental et devaient se faire enregistrer en préfecture, la moitié environ n’a pas donné suite à leur demande.  »

Voir en ligne : https://www.lesechos.fr/pme-regions...