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Les travailleurs sociaux de la protection de l’enfance dénoncent leurs conditions de travail

Publié le 5-07-2019

Source : Le Monde

Auteur : Solène Cordier

Extraits :

«  Éducateurs spécialisés, assistants de travail social… ils sont nombreux à regrette le manque de moyens. Une réforme du secteur est attendue à la rentrée.

Avant, chaque semaine, Yves (le prénom de tous les travailleurs sociaux qui ont témoigné a été modifié, à leur demande) partageait avec ses collègues ses inquiétudes autour de son travail, ses difficultés, ses joies aussi. « On avait régulièrement des moments d’échanges qui permettaient d’évoquer en équipe le cas d’une famille, d’un enfant », se souvient cet éducateur spécialisé, qui travaille depuis trente ans dans la protection de l’enfance. Mais en quelques années, ces réunions se sont faites de plus en plus rares, et puis elles ont quasiment disparu. Pas assez « rentables ».

« On passe un temps fou à remplir des tas de documents, ce qui évite de penser les situations, les relations », se désole Yves, faisant écho à nombre de témoignages que Le Monde a recueillis à l’occasion de la tenue des 12e Assises nationales de la protection de l’enfance, jeudi 4 et vendredi 5 juillet, à Marseille.

Une petite centaine de travailleurs sociaux (éducateurs spécialisés, assistants de travail social, animateurs socioculturels…) s’étaient donné rendez-vous jeudi, à l’ouverture, pour alerter sur leurs difficultés, à l’appel de plusieurs syndicats et collectifs. Camille, qui travaille dans un centre maternel où elle accompagne des mères seules en difficulté, était présente : « Dans ma structure, nous sommes une grosse équipe, ce qui permet d’avoir un maillage éducatif autour des familles et de faire un travail de qualité, en amont, pour éviter la dégradation des situations. Mais ça tend à disparaître. Les collègues qui partent à la retraite ne sont pas remplacés, et on est dans une logique où on privilégie l’urgence dans le cas des enfants maltraités, plus la prévention », dénonce-t-elle.

En 2018, huit milliards d’euros ont été consacrés au secteur de la protection de l’enfance. Un budget considérable mais qui ne parvient pas à faire face à l’augmentation des prises en charge due notamment, sur certains territoires, à l’afflux des mineurs non accompagnés venus de l’étranger, et à l’arrivée dans le dispositif de jeunes de plus en plus cabossés.

(...)  »

Voir en ligne : https://www.lemonde.fr/societe/arti...