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Les migrants mineurs tentent de s’intégrer par le foot

Publié le 9-07-2019

Source : La Gazette Saint-Quentin-en-Yvelines

Extraits :

«  Un match de foot opposant deux équipes de migrants mineurs a eu lieu sur un des stades de Coignières. Encadrés par le Secours catholique, ces migrants espèrent tous rejoindre un club.

« Ils veulent tous intégrer un club de foot », affirme Marie-Josèphe, responsable de l’équipe locale du Secours catholique. Le samedi 22 juin, elle est venue assister à un match de football entre mineurs isolés étrangers, sur l’un des stades en plein air de Coignières. Logeant à côté, dans des hôtels sociaux comme le Pariswest ou le Rev’hôtel, à Coignières, ces migrants, principalement issus d’Afrique subsaharienne, « s’adonnent à leur passion », commente la responsable, en regardant la rencontre.

Cet après-midi, ils sont 25 à être venus taper le ballon. Pendant le match, aucune balle n’est laissée au hasard. « Ça joue très bien », confirme Denis, arbitre bénévole au Secours catholique et organisateur de ces matchs, ayant lieu deux fois par mois, depuis maintenant deux ans. Pendant la deuxième mi-temps, l’équipe rouge mène 1 à 0 contre l’équipe noire. Derrière la ligne, le migrant guinéen Mohamed* vient d’arrêter de jouer pour cause de blessure. Il reconnaît les bons joueurs de l’équipe gagnante : « Les 8, 9, et 7 jouent bien. » Et justement certains de ces jeunes tentent, tant bien que mal, d’intégrer un club de football. Une manière pour eux de s’intégrer.

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Et les opportunités ne manquent pas. Yassine a reçu une proposition de formation au club de la commune, pour devenir éducateur sportif et former les joueurs de huit ans. Il a aussi la possibilité de faire une alternance dans le bâtiment ou chez Hachette pour faire de la métallurgie. Mais le jeune homme de 17 ans n’a pas encore fait son choix.

D’autres migrants mineurs de Coignières ont la même volonté que lui, même si ce n’est pas toujours simple pour eux d’intégrer un club de foot. Adama* a déjà fait un essai à Vitry-sur-Seine. Mais « c’est trop loin » de son hôtel Paris West, regrette le mineur ivoirien. « Depuis que je suis en France, je joue, j’ai appris à jouer dans la rue et j’aimerais bien être dans un bon club parce que tu apprends mieux que si t’es dans un club moins bien », explique-t-il. Et « Adama joue très bien », affirme Denis. Ce dernier essaye d’aider ces mineurs isolés étrangers à prendre contact avec des clubs, quand ils le lui demandent. Mais ce n’est pas toujours simple, en raison des allers et venues. Certains arrivent dans un hôtel social, puis partent dans un autre au bout de quelques mois, comme l’explique l’arbitre. Par exemple, « juste au moment où j’établissais le contact avec le club de Trappes pour un des jeunes, il a déménagé », illustre-t-il.

De même pour Amali*, Denis a essayé de le faire rentrer au club de Maurepas en juin. Mais « ils n’ont pas voulu car son arrivée en fin d’année risquait de déstabiliser l’équipe, explique le bénévole. Mais il peut s’inscrire pour l’année prochaine. »

Mais Amali risque d’être confronté à un autre problème. Le paiement de la licence du club est un frein majeur à leur inscription. Accompagnés par le service d’aide social à l’enfance du conseil départemental, les mineurs isolés étrangers reçoivent, selon Marie-Josèphe, de l’argent sous forme de ticket pour pouvoir se déplacer en transport en commun et s’acheter à manger. Ils n’ont donc pas suffisamment d’argent pour se payer une licence.

Et s’ils souhaitent travailler, « la cellule des mineurs non accompagnés doit avant tout vérifier leur âge en réalisant des tests osseux, puis leur faire passer des tests pour déterminer leur niveau de scolarité », détaille Marie-Josèphe. C’est seulement après ces procédures que « la mission locale accompagne les jeunes vers l’insertion professionnelle », explique-t-elle. En attendant, Denis souhaiterait que le Secours catholique participe financièrement au paiement des licences ou que le club baisse ses tarifs. Mais la responsable locale de l’association tempère : « Comme leur situation n’est pas stable et qu’ils peuvent partir à tout moment, ça serait compliqué pour nous de payer leur licence. »

* Les prénoms ont été modifiés à leur demande.  »

Voir en ligne : https://lagazette-sqy.fr/2019/07/09...