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La difficile entrée dans la vie d’adulte des ex-enfants placés

Publié le 21-07-2019

Source : Orange actualités

Extraits :

«  (...) En France, quelque 340.000 mineurs font l’objet d’une mesure de protection. Un peu plus de la moitié sont placés en foyer ou famille d’accueil.

A leur majorité, beaucoup n’ont aucun diplôme. Le risque d’exclusion est grand : un SDF sur quatre de 18 à 25 ans est un ancien de l’ASE, l’Aide sociale à l’enfance, selon la Fondation Abbé Pierre.

"A 18 ans, on ne pense pas à trouver un logement, se faire à manger ou payer des impôts", explique à l’AFP Sonia, 37 ans, qui en veut toujours à l’ASE, un service départemental. Après plusieurs années dans une famille d’accueil "maltraitante", elle atterrit en foyer. La Grenobloise "rêve de devenir éducatrice spécialisée", mais ses éducateurs lui font comprendre qu’elle doit être autonome.

"J’avais les capacités de réussir, j’étais la meilleure de ma classe", assure-t-elle. Comme 40% des enfants placés, elle passe un CAP. A 17 ans, on l’installe dans un appartement pour apprendre à se débrouiller seule.

A sa majorité, elle obtient un contrat jeune majeur. "Une chance" pour elle, qui souhaite poursuivre des études. Délivrée par les départements, cette aide financière permet aux ex-enfants placés ayant "un projet professionnel sur le court terme" d’être pris en charge, au mieux jusqu’à 21 ans.

- "Forcé de grandir trop vite" -

Barry, 19 ans, bénéficie lui aussi de ce contrat. "Mais il va s’arrêter avant mes 21 ans", regrette-t-il. Ce jeune Afghan vient en effet de terminer son brevet professionnel en alternance, ce qui signe la fin de cet accompagnement. Il va devoir quitter sa petite chambre étudiante, fournie par son foyer, et trouver un logement avant la fin de l’été.

"Ils me disent que je suis prêt à partir, je ne comprends pas trop pourquoi", s’interroge Barry, arrivé en France en 2012. Le jeune homme a dit au revoir à ses rêves : "Je voulais devenir aide-soignant. On m’a dit que l’ASE n’avait pas assez d’argent..."

Installé dans un logement indépendant dès 16 ans, Barry a l’impression d’avoir été "forcé de grandir trop vite, sans profiter de (sa) jeunesse". Pour lui, les enfants placés ont "moins de chances de réussir que les autres".

Conscient des limites du système actuel, le secrétaire d’Etat chargé de la Protection de l’enfance, Adrien Taquet, a affiché sa volonté de "développer un accompagnement" des ex-enfants placés et de leur garantir "un logement au-delà des 18 ans", lors d’assises nationales organisées début juillet à Marseille.

(...)  »

Voir en ligne : https://actu.orange.fr/france/la-di...