InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > Bordeaux : Quatre mineurs isolés évacués d’un immeuble insalubre

Bordeaux : Quatre mineurs isolés évacués d’un immeuble insalubre

Publié le 25-07-2019

Source : Aqui !

Auteur : Léa Calleau

Extraits :

«  La Préfète Fabienne Buccio a affirmé sa volonté d’évacuer le plus de squats possible. Après le Gars rage et la Zone du dehors, un troisième squat a été évacué ce mardi matin. Ces expulsions sont critiquées par des associations notamment Médecins du Monde, la CIMADE, des élus de gauche, des militants CGT et des citoyens qui forment des collectifs tels le Squid et la Zone du dehors. Quelles solutions sont réellement apportées aux personnes expulsées ? La question fait débat. Avec les épisodes caniculaires à répétition depuis le début de l’été, de nouvelles voix se lèvent pour exprimer leur indignation

(...)

Quatre personnes se déclarant mineurs de nationalité algérienne ou marocaine ont été conduits au CDEF, le Centre départemental de l’Enfance et de la Famille. Emmanuelle Ajon, Vice-Présidente du conseil départemental de la Gironde en charge de la protection de l’enfance et de la promotion de la santé, nous explique que « ce sont des jeunes qui sont dans des réseaux très durs et sous addiction. Le CDEF n’est pas un lieu de rétention. Ce n’est pas fermé. Ce sont souvent des jeunes qui ne restent pas. »

Un dialogue de sourd entre l’Etat et les collectivités

Dans la matinée, une réunion inter-collectivités a été mise en place par la Préfecture avec le département de la Gironde, la Métropole et la Ville de Bordeaux. Thierry Trijoulet, premier secrétaire de la Fédération du Parti Socialiste de Gironde, et Emmanuelle Ajon ont exprimé leur colère suite à cette réunion. La Préfète a maintenu qu’il n’y aurait pas d’arrêt des évacuations de squats pendant la canicule. « C’est le manque d’humanité qui est extrêmement choquant, déclare Emmanuelle Ajon. La Préfète veut lutter contre les filières de traite humaine, mais en utilisant des personnes qui ont-elles-mêmes été victimes de ces réseaux. C’est leur faire payer deux fois le prix. »

(...)

La Préfecture met en avant le travail du Samu social, qui effectue des maraudes financées par l’Etat et fait remonter le nombre de personnes rencontrées. Emmanuelle Ajon émet une critique sur ces données : « Ces maraudes n’ont pas vocation à recenser de manière exhaustive le nombre de personnes à la rue. Ce qui serait intéressant, c’est d’avoir les chiffres du 115, avec toutes les personnes qui n’obtiennent pas d’hébergement chaque soir. »

Aude Saldana Cazenave, coordinatrice de Médecins du Monde en Aquitaine, était elle aussi présente ce matin à la réunion organisée par la Préfecture. « La Préfète maintient que toutes les personnes qui étaient légitimes d’avoir une solution d’hébergement l’ont reçue, rapporte-t-elle. Les autres, c’est la solidarité citoyenne qui s’en occupe ! Aujourd’hui, il a fait 43°C. Un gymnase devait être ouvert Avenue Thiers. La Préfecture a refusé. C’était une solution d’urgence pour que les personnes aient un accès à des sanitaires, à l’hygiène. » (...)  »

Voir en ligne : http://www.aqui.fr/societes/quatre-...