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Alpes-Maritimes. Un futur centre pour jeunes migrants fait des vagues

Publié le 31-07-2019

Source : Le Télégramme

Extraits :

«  À Sainte-Agnès, village des Alpes-Maritimes situé en haut d’un éperon rocheux surplombant la Méditerranée, l’ouverture d’un centre pour de jeunes migrants suscite la polémique. Certains reprochent même aux maires de Menton et Roquebrune-Cap-Martin de s’être entendus sur leur dos.

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La préfecture n’a pas souhaité s’exprimer sur le dossier. Et du côté du département, tenu, comme tous les départements, de prendre en charge les mineurs isolés sur son territoire, la directrice de l’enfance, Annie Seksik, insiste sur le fait que le centre était « déjà disponible (et) adapté à l’accueil des mineurs ».

La collectivité prévoit d’ouvrir 54 places à la mi-août. Des jeunes sont, pour l’instant, hébergés en résidences étudiantes, à libérer pour la rentrée.

« Nos dispositifs sont saturés »

« On accuse le département d’ouvrir un camp de migrants de façon sauvage, c’est faux, c’est un projet conduit, réfléchi », dit-elle, prévoyant des navettes pour descendre les jeunes, notamment ceux en formation, sur le littoral où « nos dispositifs sont saturés ».

Frontalier de l’Italie, le département des Alpes-Maritimes abrite 433 mineurs arrivés seuls dans leur exil, un chiffre en hausse constante pour un budget annuel qui a plus que triplé en deux ans, à 8,5 millions d’euros.

« L’idée est de faciliter la phase de mise à l’abri mais pas forcément que ça. Ces jeunes feront l’objet d’un accompagnement par une équipe qui devrait comprendre 28 membres », précise Annie Seksik. Pour l’administration, la « mise à l’abri » correspond aux quelques jours précédant l’évaluation pour vérifier si les jeunes sont vraiment mineurs.

Crainte de refoulements expéditifs

« On s’inquiète pour ceux qui seront déclarés majeurs », souligne, pour sa part, David Nakache, de l’association Tous Citoyens !, qui a notamment contesté avec succès, depuis 2018, plusieurs refus de prise en charge : les jeunes étaient déclarés majeurs alors qu’ils ne l’étaient pas.

L’avocate Mireille Damiano redoute aussi que l’emplacement excentré de Sainte-Agnès facilite des refoulements expéditifs, sans possibilité d’exercer un droit de recours ou de déposer une demande d’asile.

À la frontière, les migrants restent ballottés entre l’Italie et la France, même si leur nombre a diminué (10 370 interpellations depuis janvier, contre 15 000 au 1er semestre 2018).

(...)  »

Voir en ligne : https://www.letelegramme.fr/france/...