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Le nombre de mineurs marocains non accompagnés a considérablement baissé en Suède

Publié le 6-08-2019

Source : Libération

Extraits :

«  Ce serait là le fruit des échanges d’informations sur les empreintes digitales entre Rabat et Stockholm

Stockholm est devenue moins attractive pour les mineurs marocains non accompagnés. En fait, seulement 55 d’entre eux ont demandé l’asile en Suède, soit une baisse de 20% par rapport à la même période de l’année dernière, selon des statistiques récentes de l’Agence pour les migrations suédois. Pourtant, ils ont été 1.800 personnes à demander une protection internationale au cours des sept dernières années. Des statistiques des services de migration suédois datant de 2017 ont révélé que les mineurs marocains avaient représenté 3,9% des demandeurs d’asile des 29.213 dossiers déposés depuis 2011 et que sur les 1.128 demandes de protection internationale durant les sept dernières années, 66 ont été acceptées et 393 refusées. 24 personnes ont été renvoyées vers un autre pays de l’UE et 639 ont disparu dans la nature.

Pourtant, le nombre de mineurs marocains non-accompagnés et en situation administrative irrégulière demeure inconnu et même leur situation est difficile à appréhender. En fait, même si eux-mêmes se déclarent mineurs, les autorités suédoises indiquent que seulement 10% des personnes contrôlées ont moins de 18 ans d’après la vérification de leurs empreintes digitales et les 90% restants sont plus âgés qu’ils ne l’ont déclaré.

Pour les médias suédois, cette baisse trouve son explication dans l’accord conclu entre le Maroc et la Suède permettant à la police des frontières suédoise de comparer les empreintes digitales des Marocains demandeurs d’asile aux registres du pays d’origine afin de déterminer l’identité et l’âge corrects. Une fois les identités des personnes déboutées sont établies, ces dernières quittent le pays pour se rendre dans d’autres villes d’Europe, telles que Barcelone ou Paris pour ne pas être refoulées vers le Maroc.

Pourtant, ces médias suédois n’ont pas jugé utile d’indiquer que la procédure d’échange d’informations relatives aux empreintes digitales entre la Suède et le pays d’origine des demandeurs d’asile constitue une violation des clauses de confidentialité édictées par la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. En fait, si l’identification via les empreintes digitales des migrants irréguliers et l’échange de registres d’état civil les concernant sont tout à fait légaux entre deux pays, il n’en demeure pas moins que cette procédure est formellement interdite dans le cas des demandeurs d’asile conformément aux dispositions de la Convention de Genève. Il est, en effet, interdit de chercher des informations les concernant auprès des autorités du pays d’origine.

(...)

Aujourd’hui, quelques douzaines de mineurs marocains déboutés ne sont pas renvoyés vers leur pays d’origine et vivent encore à Stockholm sous la responsabilité des services sociaux qui les font bénéficier du droit à la scolarité et au logement. L’Office suédois des migrations se dit incapable de renvoyer ces mineurs marocains qui n’ont pas obtenu l’asile puisqu’ils n’ont ni passeport ni contact avec leurs parents. Les municipalités et les conseils du comté suédois estiment, de leur côté, que l’Etat ne joue pas son rôle vis-à-vis de ces mineurs et qu’il est appelé à assumer une plus grande responsabilité notamment à l’entame du processus d’asile.  »

Voir en ligne : https://www.libe.ma/C-est-pas-tres-...