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À Orléans, 140 jeunes migrants remis à la rue

Publié le 19-08-2019

Source : La Croix

Auteur : Nathalie Birchem

Extraits :

«  Alors qu’une proposition de loi en cours d’examen vise à mieux protéger les mineurs placés une fois qu’ils deviennent majeurs, à Orléans, 140 jeunes risquent de se retrouver à la rue au 31 août.
Il s’agit de jeunes étrangers, qui viennent d’avoir 18 ans et à qui le conseil départemental a signifié une fin de prise en charge.

(...)

Arrivé en France à l’âge de 16 ans, il est, depuis, pris en charge, comme le veut la loi pour tout mineur en situation de vulnérabilité, par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Loiret, là où son statut de « mineur isolé étranger » a été reconnu. Après avoir cherché tout seul une formation, depuis septembre 2018, il a commencé un CAP de pressing. Il s’y accroche, même s’il aurait préféré le bâtiment car « comme vous dites ici, il n’y a pas de sot métier ». Il devrait être diplômé en juin 2020.

« Comment je vais faire si je n’ai pas d’endroit où dormir ? »

Mais cela arrivera-t-il ? En mai 2019, Koffi a reçu une lettre du conseil départemental du Loiret, dont dépend l’ASE, lui indiquant que, puisqu’il a eu 18 ans, il ne serait plus ni logé ni nourri par le département au 31 août. Et qu’il devra donc quitter l’hôtel où il est hébergé. Depuis « c’est le stress, explique-t-il. Tous les jours, je me demande comment je vais faire si je n’ai pas d’endroit où dormir ».

Comme lui, ils sont 137 jeunes selon le conseil départemental, 142 selon les associations, à se retrouver poussés dehors au 31 août. Depuis 2014, le Loiret a mis fin aux contrats jeunes majeurs, qui permettent de prolonger l’accompagnement, mais aussi le logement, des enfants placés, étrangers ou non, au-delà de 18 ans. Le département a décidé de le remplacer par une aide financière, l’allocation jeunes insertion Loiret (Ajil), sans droit à hébergement.

(...)

Un parcours d’insertion menacé

Interrogée par La Croix, la préfecture du Loiret argumente par écrit que « cette prise en charge, qui ne repose sur aucune obligation, a pour inconvénient de se faire au détriment du dispositif d’hébergement d’urgence et donc des personnes à la rue qui font appel au 115 tout au long de l’année pour être hébergées, notamment des familles avec enfants ».

Le département, lui, répond, par écrit également, que « nul ne peut se satisfaire de voir des jeunes se retrouver à la rue », mais rappelle que le nombre des mineurs non accompagnés « ne cesse d’augmenter » : en 2018, 1 325 ont sollicité le département, contre 985 en 2017. Au point que le budget a grimpé à 12 millions d’euros en 2018. Il rappelle aussi que « les jeunes étrangers devenus majeurs ne relèvent plus de la compétence du département ». (...)  »

Voir en ligne : https://www.la-croix.com/France/Imm...