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Aux États-Unis, « il y a des gens qui font du profit avec la détention des enfants »

Publié le 23-08-2019

Source : Slate

Auteur : Teresa Mathew - Traduit par Bérengère Viennot

Extraits :

«  L’administration Trump veut construire de nouvelles installations pour détenir les enfants migrants isolés, qui se retrouvent enfermés dans des conditions lamentables.

(...)

Après l’indignation publique soulevée par les conditions épouvantables dans lesquelles des enfants ont été détenus pendant des semaines par le Service américain des douanes et de protection des frontières (Customs and Border Protection, CBP), les hauts fonctionnaires avancent à présent qu’il leur faut davantage d’argent pour déplacer les enfants de la frontière et les enfermer dans des centres de détention à long terme.

Ces refuges sont supervisés par le Bureau de placement des réfugiés (Office of Refugee Resettlement, ORR) du département de la Santé et des Services sociaux (Health and Human Services, HHS), qui s’occupe des enfants migrants jusqu’à ce qu’un parent, un membre de la famille ou une autre personne se présente pour en récupérer la garde.

Contrairement aux centres de détention gérés par le Service des douanes et de la protection des frontières, les installations de l’ORR sont conçues pour des séjours longs et possèdent généralement les infrastructures idoines : cafétérias, salles de classe et services de suivi.

(...)

Les enfants migrants non accompagnés sont censés quitter les installations du CBP et être confiés à l’ORR dans les soixante-douze heures après leur arrestation. Ce dernier sous-traite leur prise en charge à un certain nombre de centres d’accueil, à but parfois lucratif, qui s’en occupent jusqu’au placement sous tutelle ou en famille d’accueil. (...)

« Beaucoup d’employés pensent que ces gosses, en franchissant la frontière,
ont commis un délit. »

(...) Caffo se souvient d’une jeune fille de 12 ans venue la voir en pleurant pour lui dire que non seulement on lui avait refusé un médicament pour soigner son mal de tête, mais qu’en outre, on lui avait rétorqué qu’elle deviendrait « encore plus bête » si elle en prenait.

« Elle m’a dit : “Vous savez pourquoi j’ai mal à la tête comme ça ? J’ai porté des paniers pleins de fruits sur ma tête cet été, parce que je devais aider ma maman à travailler” », se rappelle Caffo. Mais selon elle, cette explication avait peu de chances de toucher ses collègues. « Beaucoup d’employés du centre d’accueil ont cette mentalité, ils pensent que ces gosses, en franchissant la frontière, ont commis un délit : par conséquent, ce sont des délinquants, expose-t-elle. La façon dont ils les traitent est en rapport avec leurs idées sur les raisons pour lesquelles ils se retrouvent là. » (...)

« Comme des appâts »
Les politiques de l’administration Trump n’ont fait qu’aggraver la crise. Auparavant, la majorité des mineurs étrangers de ces refuges étaient des ados qui y passaient quelques mois avant que des familles américaines ne les accueillent. Aujourd’hui, le nombre d’enfants de moins de 13 ans ne cesse d’y croître. À ce jour, les enfants non accompagnés et les familles représentent 63% de toutes les personnes arrêtées à la frontière sud.

Autrefois, les mineurs isolés étaient généralement des enfants qui soit traversaient seuls la frontière, soit le faisaient avec des adultes autres que leurs parents. Or l’administration actuelle a enlevé à leurs familles de nombreux enfants venus avec leurs parents ou des personnes assumant légalement leur tutelle, les a catégorisés comme « non accompagnés » et les a enfermés. (...)  »

Voir en ligne : http://www.slate.fr/story/180909/et...