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Les associations accusent le Département de vouloir mettre « à la rue » des jeunes migrants tout juste majeurs

Publié le 29-08-2019

Source : Place Gre’net

Auteur : Florent Mathieu

Extraits :

«  Droit au logement 38 et plusieurs associations de défense du logement ou des migrants se donnaient rendez-vous devant le Conseil départemental de l’Isère mercredi 28 août. Motif de leur colère ? Environ soixante-dix jeunes, pris en charge par l’aide sociale à l’enfance en tant que mineurs non accompagnés et ayant atteint leur majorité, seraient en passe d’être mis « à la rue » au soir du 31 août. Le Département réplique en affirmant que la mission de protection de l’enfance ne peut être confondue avec celle de l’hébergement d’urgence, et que la collectivité suit près de 500 jeunes majeurs en cours de formation.

(...)

Les revendications des associations ? Que les jeunes en question puissent terminer leur formation qualifiante, qu’ils obtiennent un titre de séjour avec autorisation de travailler, et que leur hébergement soit maintenu jusqu’à leur accès à l’autonomie. Et Stéphane Dezalay, responsable du groupe local de la Cimade, de dénoncer un « double discours manifeste et cynique », alors que le Département vient de signer avec l’État un engagement pour empêcher les sorties sèches de l’Ase.

Militant CGT et RESF, Pedram Zouechtiagh évoque pour sa part une décision qui lui « glace le sang ». « Je pense à ces jeunes de 18 ans lâchés comme ça, du jour au lendemain. Même nous qui sommes dans la société française, on se pose plein de questions sur comment remplir un formulaire administratif. Vous imaginez comment ils doivent se sentir, eux qui commencent à peine à parler le français et sont tout juste à la sortie de leur formation ? », dénonce-t-il.

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« L’idée, c’est d’amener ces jeunes vers le droit commun » assure le Département

Le directeur général adjoint du Pôle famille du Département abonde. « L’idée, c’est d’amener ces jeunes vers le droit commun, de prévenir les sorties sèches de l’Aide sociale à l’enfance ». Le droit commun ? « L’accompagnement social, le Fonds solidarité logement, les missions locales, les foyers de jeunes travailleurs, les structures d’hébergement d’urgence, les dispositifs des CCAS, etc. », énumère Alexis Baron. (...)

Certes, Alexis Baron admet qu’il existe un risque que certains jeunes puissent se retrouver à la rue, mais relativise : « Ce risque existe dans l’ensemble de la population, avec les tensions selon les territoires ». Sandrine Martin-Grand, pour sa part, resserre de nouveau sur la compétence du Département : « La protection de l’enfance, ce n’est pas héberger des personnes qui n’ont pas de toit sur la tête ! », insiste-t-elle.

L’inconditionnalité de l’accueil en question

Un (nouveau) dialogue de sourds, entre un Département qui évoque sa mission et des associations qui invoquent « l’inconditionnalité de l’accueil » ? Une délégation a été reçue par Alexis Baron suite à la manifestation, mais les collectifs demandent une rencontre avec Sandrine Martin-Grand et Jean-Pierre Barbier, président du Département. « Je les ai rencontrés en février et en juillet, je n’ai pas prévu de les rencontrer de nouveau », répond l’intéressée. (...)  »

Voir en ligne : https://www.placegrenet.fr/2019/08/...