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Réfugiés : « La situation sur les îles grecques est à nouveau explosive »

Publié le 25-09-2019

Source : Libération

Auteur : Maria Malagardis

Extraits :

«  Ces terres proches de la Turquie sont à nouveau aux prises avec des arrivées massives de réfugiés. Bien que moins importantes que celles qui avaient déferlé en 2015, ces nouvelles vagues de candidats à l’exil font craindre une catastrophe humanitaire dans les camps surpeuplés comme celui de Lesbos.

(...)

« Pas assez de nourriture »
« La situation est à nouveau explosive », souligne pour sa part Thanasis Voulgarakis, un volontaire grec qui aide les réfugiés sur place. Depuis peu, il s’est remis à scruter la mer tous les matins, « comme en 2015 » : « Mercredi on a vu arriver deux barques, la veille il y a eu sept », énumère-t-il. Depuis longtemps, le camp de Moria, censé accueillir tous les demandeurs d’asile, n’avait déjà plus assez de places. Ni de douches ni de toilettes suffisantes. Avec 12 000 personnes, il atteint désormais quatre fois ses capacités d’accueil. « Il n’y a plus de tentes disponibles, même pour placer les gens à l’extérieur du camp, dans les champs d’oliviers. Les nouveaux arrivants ne reçoivent qu’une couverture et doivent se débrouiller pour dormir à même le sol. Du coup, il y a forcément des tensions, quand il n’y a pas assez de nourriture et qu’il faut faire la queue pendant cinq heures pour un repas », déplore Marion Bouchetel d’Oxfam. Une situation d’autant plus dramatique qu’un tiers des réfugiés du camp sont des enfants. Près d’un millier sont arrivés seuls sur l’île.

La plupart de ces enfants ne vont plus à l’école et traînent toute la journée au milieu de l’amoncellement de tentes et de préfabriqués insalubres. En août, un adolescent de 15 ans est mort, tué par un autre ado du même âge, « alors que dans l’enceinte du camp, les mineurs non accompagnés sont supposés être placés dans une zone sécurisée, sous surveillance », dénonce encore la représentante d’Oxfam. A Moria, mieux vaut également être en bonne santé : il n’y a que deux médecins sur place. Pour s’occuper de plus de douze mille personnes, souvent hantées par leurs propres traumatismes, et désormais condamnées à une attente sans fin, celle des interminables procédures d’asile. On pourrait croire que de telles conditions de vie décourageraient les futurs candidats au départ sur la rive turque. L’actuel afflux d’arrivées montre qu’il n’en est rien. (...)  »

Voir en ligne : https://www.liberation.fr/planete/2...