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Plus jamais sans nos enfants d’Afrique

Publié le 23-09-2019

Source : Mediapart

Auteur : Margot BEAU

Extraits :

«  Plus de 230 millions d’enfants fantômes au monde, une estimation plus qu’un recensement,en réalité impossible puisqu’il s’agit d’enfants sans état civil. Avec quelle conséquence pour eux ? Zoom sur les récents travaux d’ONG, UNICEF, HRW et Amnesty International

(...)

Sur les 230 millions d’enfants au monde qui ne disposent pas d’identité, qui n’ont jamais été enregistrés à l’état civil de leurs pays à leur naissance, près de 45 millions sont d’origine d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Sont-ce - pour une grande partie - les mêmes que les violences armées embarquent dans leurs folies de bandes armées ou d’armées étatiques ? Une triple peine effroyable : 1-pas de papier d’identité, 2-exploités par les adultes en guerre, 3-emprisonnés ... ils ont disparus, comme effacés de la surface de la terre. Devenus comme inaccessibles aux yeux de leurs familles, de leurs communautés, de leurs pays.

Sur la question de la carte d’identité, il s’agit en premier lieu de constater l’immense pauvreté d’organisation administrative de certains pays, comme le Sénégal, pour assurer en tout point de son territoire, l’accessibilité à l’état civil. Des solutions numériques émergent depuis peu. Elles ne suffiront pas si la volonté politique des gouvernements n’est pas au rendez-vous. Avec beaucoup de précaution, l’UNICEF nous dit dans son documentaire sur LCP : l’écueil possible serait la flambée soudaine et brutale de la réalité démographique dans ces pays d’Afrique. Comme si soudain des centaines de milliers voire quelques millions d’enfants sortaient "du trou noir" en posant la question majeure de leurs droits : droit à la vie, à la santé, à l’éducation, à la culture. Devons-nous comprendre in fine que cet état de fait arrange bien certains Etats en termes d’économie financière de politiques publiques ?

Il me semble en l’état des connaissances qui nous parviennent, que la prise en compte des situations (difficile de mettre cela au singulier tant les problèmes et les vécus sont multiples et complexes) des enfants fantômes" doit être une priorité internationale ; une priorité dans les choix de coopération décentralisée portés par la France et ses collectivités. Une priorité pour l’Europe : on pourrait faire un parallèle avec la situation des enfants des familles Roms par exemple. On peut aussi s’interroger sur la présence de jeunes mineurs réfugiés et sans papiers sur le territoire européen. Le droit à disposer de son livret de famille, de sa carte d’identité est un droit fondamental. C’est le premier levier, majeur et principal, pour lutter contre l’exploitation, contre l’esclavage domestique ou violent voire militaire, contre la maltraitance de tous les enfants. (...)  »

Voir en ligne : https://blogs.mediapart.fr/margot-b...