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Publié le 29-09-2019
Source : Le Monde
Auteur : Marina Rafenberg
Extraits :
« Le camp saturé de l’île de Lesbos compte environ 13 000 réfugiés, alors qu’il a été conçu pour n’en accueillir que 3 000.
Dimanche en fin d’après-midi, un nuage noir s’est rapidement formé au-dessus du camp de réfugiés de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. A la télévision grecque et sur les réseaux sociaux, les images laissaient entrevoir une foule paniquée tentant de sortir précipitamment du camp.
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En début de soirée, la mort d’une réfugiée asphyxiée a été confirmée par les autorités locales et les ONG. Quelques minutes plus tard, Efstratios Kitelis, le maire de Mytilène (capitale de l’île de Lesbos), affirmait à la télévision Alpha que « des informations font état de deux morts, une mère et son enfant dans un conteneur ». L’information a été confirmée dans la soirée par le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) sur Twitter : « Nous sommes prêts à aider ceux qui ont été touchés et les autorités par tous les moyens possibles. » (...)
Surpopulation
Le camp saturé de l’île de Lesbos compte environ 13 000 réfugiés, alors qu’il a été conçu pour n’en accueillir que 3 000. Depuis cet été, les arrivées de réfugiés sur l’île de la mer Egée faisant face à la Turquie sont en forte augmentation. Du 1er au 22 septembre, 3 472 réfugiés ont débarqué sur l’île, selon l’ONG Aegean Boat Report. Chaque jour, des centaines de personnes sont amenées au camp de Moria qui déborde déjà. La zone à l’extérieur de l’enceinte, appelée « Olive grove » ou « The Jungle » par certains réfugiés, est déjà remplie de tentes ou de couvertures à même le sol.
Dans ces conditions insalubres et d’exaspération générale des réfugiés, les incidents se multiplient ces dernières semaines : fin août, un mineur non accompagné de 15 ans, originaire d’Afghanistan, a été poignardé à mort lors d’une rixe. Mardi, un enfant a été renversé par un camion à l’extérieur du camp. « Personne ne peut dire que le feu d’aujourd’hui et les morts sont un accident ! Cette tragédie terrible est le résultat direct d’une politique qui a enfermé 13 000 personnes dans un camp conçu pour 3 000 (…) Il est vraiment temps de mettre fin à l’accord UE-Turquie et à sa politique inhumaine de rétention et d’évacuer Moria qui est devenu un enfer », a réagi Médecins sans frontières dans un communiqué dimanche soir. »
Voir en ligne : https://www.lemonde.fr/internationa...