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À Avignon, victoire pour le droit au logement des personnes exilées

Publié le 30-10-2019

Source : Basta Mag

Auteur : Rachel KNAEBEL

Extraits :

«  A Avignon, une association qui occupe un bâtiment du diocèse pour accueillir des réfugiés a obtenu un délai de trois ans avant de devoir évacuer. Un soulagement pour les 150 bénévoles qui s’activent depuis un an.

(...)

Un archevêque qui veut expulser des exilés et porte plainte contre les bénévoles

Ce jugement donne donc du temps à l’association pour trouver une solution pérenne pour les 32 mineurs isolés, les huit enfants en bas âge et leurs parents – en grande majorité des mères – qui sont hébergés depuis près d’un an dans le bâtiment du centre d’Avignon. L’association Rosmerta s’est formée avec des bénévoles du Réseau éducation sans frontières (RESF), pour justement répondre à l’errance des personnes exilées dans la ville, en particulier les enfants et les adolescents. « Comme partout en France, ici aussi, les mineurs isolées se trouvent sans solution. (...) », témoigne Alex Duhurt, bénévole de l’association. Alors, l’an dernier, les militants décident de chercher un lieu d’hébergement collectif et durable.

(...)

Le projet : racheter le bâtiment pour en faire un lieu d’accueil permanent

Dans le bâtiment, les mineurs isolés et les familles ont trouvé un toit, mais aussi bien plus. « Nous aidons à les scolariser, nous débloquons des situations au niveau juridique avec les services de la préfecture. On les insère, rapporte Alex Duhurt. Nous sommes 150 bénévoles actifs dans l’association. Il y a presque toujours un bénévole sur place dans le bâtiment avec les résidents. » « Le jugement reconnaît notre travail, la situation des habitants, et notre utilité », souligne aussi Chantal Raffanel. Maintenant, nous allons pouvoir nous organiser sur la durée, dans un mode de gestion le plus collectif possible. »

L’association réfléchit aujourd’hui à un moyen de racheter le bâtiment, pour le transformer en un lieu d’hébergement de long terme pour les personnes exilées. Plusieurs possibilités se présentent : pousser la municipalité à faire valoir son droit de préemption, faire appel à la souscription populaire, ou travailler avec la fondation Abbé Pierre. « Il y a une vraie émulation dans la ville, un nouveau souffle de solidarité », constate Alex. Ce jugement pourrait aussi faire jurisprudence pour d’autres associations, partout où la solidarité concrète de la population aide les personnes en exil là où l’État et ses services font défaut.  »

Voir en ligne : https://www.bastamag.net/Avignon-Ro...