InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > Plus de 100 000 Haïtiens rapatriés de la République dominicaine d’ici la fin (...)

Plus de 100 000 Haïtiens rapatriés de la République dominicaine d’ici la fin 2019

Publié le 15-11-2019

Source : Le Nouvelliste

Auteur : Patrick Saint-Pré

Extraits :

«  Les opérations de rapatriement des migrants haïtiens au niveau des différents points frontaliers officiels et non officiels entre Haïti et la République dominicaine en cette fin d’année 2019 se poursuivent sans interruption aucune. Les dernières statistiques collectées par le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR) font état d’un total de 8684 rapatriements en provenance de la république voisine, dont 203 mineurs des deux sexes non accompagnés et 84 retours spontanés, pour le mois d’octobre 2019.

Les rapatriements des migrants haïtiens n’ont jamais cessé à la frontière haïtiano-dominicaine, souligne le GARR qui dit observer de manière cyclique des pics importants de vagues de rapatriements massifs de la République dominicaine. C’est le cas d’ailleurs depuis le début de l’année 2019 où l’institution fondée en 1991 en raison justement d’un de ces pics de rapatriement forcé, un total de 88046 Haïtiens rapatriés à la frontière dominicaine a été recensé. Si l’on y ajoute les 1261 retours spontanés, ce total grimpe à 89307 compatriotes ayant franchi en sens inverse la frontière.

En cette période pré-électorale en République dominicaine, il ne fait pas bon pour un Haïtien d’être sans papier de l’autre côté de l’île où les autorités migratoires dominicaines, au cours des six premiers mois de l’année, soit de janvier à juin 2019, ont déjà rapatrié 52 510 personnes, dont 109 mineurs non accompagnés de leurs parents ou d’une personne responsable. À ce rythme, le nombre de rapatriés haïtiens aura dépassé les 100 000 d’ici la fin de l’année.

Mais il n’y a pas que ces chiffres exponentiels qui font tiquer le GARR. En effet, Géralda Saint Ville, responsable de communication et de plaidoyer de l’organisation, pointe du doigt les méthodes controversées, à la limite de la régulière, utilisées dans les opérations de rapatriement par les autorités dominicaines qui varient entre bastonnades, violences, mauvaises conditions de détention, et dépossessions. Les traitements réservés aux enfants ne diffèrent aucunement de ceux dont sont victimes les adultes alors que les femmes, quoi qu’en quantité réduite par rapport aux hommes, se font harceler ou violer la plupart du temps. (...)

En plus de deux décennies de surveillance et de monitoring des activités de rapatriements et de retours spontanés à la frontière haïtiano-dominicaine, le GARR a noté que les plus grandes vagues de rapatriements massifs des migrants haïtiens sont enregistrées à partir du mois d’août 2015 à aujourd’hui. « En effet, entre les mois de juillet 2015 et décembre 2018, plus 295,946 personnes ont été enregistrées : 155 201 rapatriées et 140 745 retours spontanés. Ce nombre inclut aussi plus de 4,746 mineurs non accompagnés. À noter que ce chiffre ne donne qu’une idée de l’ampleur du phénomène, mais il n’est pas exhaustif car, au cours de cette même période, il existe de milliers autres personnes qui n’ont pas été enregistrées pour diverses raisons. Malheureusement, les opérations de rapatriement massif continuent en 2019 avec en moyenne plus de 6 000 personnes par mois », écrit le GARR dans son rapport sur les opérations de rapatriement des migrants haïtiens à la frontière de Belladère en 2018. »

Voir en ligne : https://www.lenouvelliste.com/artic...