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Protection de l’enfance Prostitution 2.0 : les mineurs pris dans la Toile

Publié le 29-11-2019

Source : ASH n°3136

Auteur : Nadia GRARADJI

Extraits :

«  Michetonnage, loverboys, proxénétisme de cité… le phénomène de la prostitution des mineurs se renouvelle, se banalise et s’intensifie aujourd’hui avec l’utilisation des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Les victimes, comme les proxénètes et les clients, sont de plus en plus jeunes.

Entre 6 000 et 10 000 mineurs seraient prostitués en France aujourd’hui, le plus souvent des jeunes filles entre 13 et 16 ans. De même, 40 000 personnes prostituées adultes seraient rentrées dans la prostitution au cours de leur minorité selon les estimations d’associations spécialisées. « La prostitution des mineurs peut s’inscrire dans un réseau organisé et parfois occasionnel. Il est difficile de disposer de chiffres très précis car cette réalité est protéiforme. On peine à avoir des informations sur les modes de fonctionnement de la prostitution, le recrutement des victimes, l’organisation des réseaux, le mode d’entrée dans la prostitution », souligne Mustapha Laabid, député LREM de la 1re circonscription d’Ille-et-Vilaine, lors d’un colloque organisé, le 20 novembre, par la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée nationale et consacré à la lutte contre toutes les formes des prostitution. Cette marchandisation des corps en pleine expansion concerne aussi bien les mineurs non accompagnés que des victimes de la traite des êtres humains et des victimes nées et scolarisées en France. Les observateurs notent également une banalisation du commerce du corps chez les jeunes qui tendent à la glamouriser. C’est le cas du « michetonnage » qui consiste à entretenir des relations amoureuses ou sexuelles le plus souvent avec des hommes plus âgés en échange de cadeaux, d’argent ou de services.

« On entend trop souvent dire que ce sont des jeunes qui font leurs expériences sexuelles. Quand on parle de prostitution, on ne parle pas de sexualité mais de violence, ce sont des jeunes qui sont en danger, des jeunes qui sont victimes d’un système dans lequel les proxénètes et les clients sont les coupables et les agresseurs », insiste Claire Quidet, présidente du Mouvement du Nid. Et d’ajouter : « La prostitution des mineurs comme des majeurs s’inscrit dans les histoires de vie des personnes, dans un continuum des violences et souvent suite à des trajectoires qui comprennent des violences subies en amont de la prostitution. »

Un continuum des violences

L’observatoire départemental des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis a révélé, le 12 novembre, les résultats d’une étude inédite sur la prostitution des mineurs dans le département. Cette structure a eu accès à 19 dossiers des juges pour enfants du tribunal de Bobigny et analysé une quarantaine de signalements de la protection de l’enfance. Constats : 89 % des jeunes filles s’adonnant à la prostitution ont subi des violences par le passé. Il s’agit à 40 % de violences physiques et sexuelles, souvent commises au sein du foyer. (...)  »

Voir en ligne : https://www.ash.tm.fr/hebdo/3136/le...