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Accès aux soins AME : pas de « tourisme médical », selon une étude de l’Irdes

Publié le 6-12-2019

Source : ASH n°3137

Auteur : N. G.

Extraits :

«  Trois semaines après les déclarations du gouvernement sur la nécessité de réformer l’aide médicale d’Etat (AME) pour faire la chasse aux « abus », une étude menée par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) révèle, au contraire, un taux de non-recours élevé.

Seul un migrant en situation irrégulière éligible à l’aide médicale d’état sur deux (49 %) a recours à ce dispositif pour accéder aux soins, révèle une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé et de l’université de Bordeaux publiée le 27 novembre(1).

Réalisée en 2019 auprès de 1 223 étrangers qui peuvent prétendre à l’AME, l’étude met en évidence un taux de non-recours supérieur à celui estimé pour l’ex-CMU-C et comparable à celui estimé pour l’ex-aide à la complémentaire santé (ACS). « La plupart des migrants ont peu de connaissance de l’AME et n’ont pas tous la capacité à se saisir d’un dispositif complexe », note l’étude. « Même après cinq années ou plus de résidence en France, 35 % […] n’ont pas l’AME ». Selon l’étude de l’Irdes, 7 personnes éligibles à l’AME sur 10 sont des hommes, même si les femmes y ont beaucoup plus recours (60 % contre 47 %). 6 exilés sur 10 sont originaires d’Afrique subsaharienne, 25 % d’Afrique du Nord. (...)

Un choix non guidé par les besoins

Les auteurs de l’étude rejettent l’idée d’un « tourisme médical » lié à l’AME, argument pourtant avancé par le gouvernement début novembre pour expliquer sa réforme du dispositif. Commandé par le Premier ministre, le rapport des inspections générales des affaires sociales (Igas) et des finances (IGF) sur l’AME, rendu public le 5 novembre, affirmait que la « migration pour soins n’est clairement pas un phénomène marginal ». « Les personnes en mauvais état de santé restent en grande partie non couvertes, ce qui suggère que le recours à l’AME n’est pas un choix guidé par les besoins », relève au contraire l’étude de l’Irdes. Ainsi, les personnes déclarant un état de santé général dégradé ont un recours inférieur à 50 % alors que celles déclarant un très bon état de santé dépassent les 60 %. « Le dispositif AME ne couvre donc pas aujourd’hui de nombreux besoins de soins de la population éligible », précise l’étude.  »

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Voir en ligne : https://www.ash.tm.fr/hebdo/3137/fo...