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La France devrait s’inspirer de ce foyer suisse pour jeunes migrants

Publié le 17-02-2020

Source : Slate

Auteure : Laura-Maï Gaveriaux

Extraits :

«  Depuis trois ans, les équipes genevoises de Blue Sky prouvent que même sans dépenser une fortune, on peut accueillir de jeunes réfugié·es dignement et humainement.

(...)

Après trois ans d’existence, Blue Sky n’est déjà plus un projet pilote. Mais il est clairement un foyer modèle, mixte, pouvant accueillir jusqu’à onze requérant·es mineur·es non accompagné·es (RMNA, dans la nomenclature suisse), âgé·es de 7 à 15 ans, pour une durée moyenne de dix mois. Parfois, si la situation l’exige, un·e jeune placé·e pourra rester au-delà de ses 15 ans, notamment si le départ est un facteur de déstabilisation. En fait, comme bien des axes du projet pédagogique de Blue Sky, la souplesse de l’approche repose sur un critère humain avant tout.

Une humanité qui fait trop souvent défaut dans l’accompagnement des MNA en Europe –la Suisse n’est pas membre de l’UE, mais applique le règlement dit de Dublin en matière d’accueil des réfugié·es. En France, les ONG et la société civile ne cessent d’alerter les pouvoirs publics sur une situation jugée indigne. Comme en 2018, après le suicide de Nour, adolescent de 17 ans livré à lui-même dans un hôtel, après avoir fui le Pakistan où il avait été torturé. En détresse psychologique, il a fini par se jeter dans la Seine, faute d’avoir reçu un suivi adapté. (...)

« Savoir d’où l’on vient pour choisir où l’on va »

On devine que Blue Sky a été pensé comme un contre-modèle à ces hébergements collectifs, dysfonctionnels au point de mettre en danger la vie des populations placées. En cette matinée de janvier, c’est un préfabriqué que David Crisafulli fait visiter, car les pavillons qui reçoivent habituellement les pensionnaires sont en rénovation. Pourtant, dans ces conditions plus spartiates que d’habitude, tout est cosy, chaleureux.

« On a configuré l’espace comme un loft. En ce moment nous accueillons huit jeunes, et nous avons réussi à les maintenir en chambres individuelles. Sauf une, où nous avons dû mettre deux lits, mais en veillant à ce qu’ils aient chacun leur intimité. » Dans l’espace commun, un salon donnant sur le jardin, avec télé et baby-foot. La cuisine, ouverte sur une grande tablée où les dîners se prennent en commun, avec les éducateurs et éducatrices, laisse voir un moment central dans le quotidien du groupe. « C’est un temps où ils peuvent dire des choses aux référents de manière informelle, mais aussi se raconter leur journée, créer des liens », explique David Crisafulli.

Aux murs, des photos de leurs activités : les camps de ski qu’ils financent par la vente de gâteaux, les pique-niques et les randonnées. « Nous voulons qu’ils se posent, qu’ils se sentent chez eux. » Et ce sont les premier·es résident·es qui ont choisi le nom de Blue Sky. « Parce qu’après des mois passés dans les camps de transit, ils avaient la possibilité de profiter du ciel bleu. » Un foyer au sens familial du terme. (...) »

Voir en ligne : http://www.slate.fr/story/187275/fo...