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« Nous créons de nouveaux criminels » : en Irak, la prison traumatise les enfants soldats de l’EI

Publié le 19-02-2020

Source : Middle East Eye

Auteure : Elizabeth Hagedorn

Extraits :

«  Se débattant avec le traumatisme d’un passé qu’ils n’ont pas choisi, les anciennes jeunes recrues du groupe État islamique aspirent à une vie normale

Assis sur une chaise pliante dans la salle de repos de la prison, Adnan* garde la tête baissée, fixant ses claquettes de type Nike.

Ses yeux fatigués et sa peau burinée lui donnent l’apparence d’un homme de deux fois son âge. À 17 ans à peine, Adnan a passé la majeure partie de son adolescence au sein du centre de rééducation pour femmes et enfants situé dans la capitale du Kurdistan irakien, Erbil.

Situé face à un centre commercial populaire, ce centre de détention accueille actuellement 32 garçons suspectés d’avoir rejoint le groupe État islamique (EI) lorsqu’il contrôlait un territoire de la taille de la Grande-Bretagne en Syrie et en Irak.

(...)

Presque tous les garçons interviewés par Middle East Eye disent avoir fini derrière les barreaux pour s’être retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment ou parce qu’ils ont un homonyme dont le nom figurait sur la liste des suspects de l’EI recherchés par l’Irak.

Adnan avait 14 ans lorsqu’il a été arrêté et était plus jeune encore lorsqu’il aurait rejoint l’EI, selon les autorités. Son récit, et ceux des autres détenus clamant leur innocence, n’a pas pu être vérifié de manière indépendante. (...)

Élevés dans « le califat »

On estime que des milliers d’enfants irakiens ont été recrutés par l’EI.

En Irak, où l’âge de la responsabilité pénale est fixé à 9 ans, les procureurs ne font que peu de distinctions entre ceux qui ont rejoint le groupe de leur plein gré et ceux qui y ont été contraints. De même la mesure de l’implication d’un enfant n’est souvent pas prise en compte. (...)

Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude quant à ces aveux forcés. Un récent rapport de l’ONU a cité des « fréquentes allégations de torture » et des poursuites axées sur l’« association » à l’EI plutôt que sur la participation directe à des activités terroristes. (...)

* Les noms des détenus ont été modifiés  »

Voir en ligne : https://www.middleeasteye.net/fr/re...