Accueil > Actualités MIE > Confinement : les défis d’un foyer pour enfants, à Marseille
Publié le 15-04-2020
Source : Le Figaro
Auteur : Pierre Saint Gilles
Extraits :
« « Les Mouettes », situé dans l’ancien presbytère de l’église Sainte Eusébie, accueille soixante enfants qu’il faut occuper, malgré le manque de personnels.
175 000 mineurs sont placés par décision de justice sous la protection de l’aide sociale à l’enfance. Parmi eux, 60 000 vivent en foyer ou en famille d’accueil. Dans la plupart des cas, il s’agit de les soustraire à des familles maltraitantes ou incapables de les élever. Depuis le début du confinement, les messages de travailleurs sociaux se multiplient pour attirer l’attention des autorités de tutelle.
Le foyer « les Mouettes » est l’ancien presbytère de l’église Sainte Eusébie, dans le quartier de Montredon, à l’entrée des calanques, au sud de la ville.
(...) « Ici on suit des enfants sur de longues périodes, entre sept et dix années », explique Franck Vautrin le directeur d’AEJ. (...) Seulement, le confinement a bouleversé une routine quotidienne qui a fait ses preuves.
La première difficulté est apparue avec la fermeture des établissements scolaires. Toute l’organisation du foyer est conçue en fonction de la scolarité des enfants. (...) Le confinement strict est beaucoup plus problématique. « On a le double de travail avec la moitié du personnel », analyse froidement Franck Vautrin sans critiquer personne. De fait, entre ceux qui ne peuvent plus venir pour garder leurs propres enfants, les cas de suspicion de Covid et ceux, rares, qui font jouer le droit de retrait, la situation est tendue. « On est passé aux 60 heures par semaine pour la majorité d’entre nous », conclut le directeur. Autre problématique rencontrée, qui pour le coup ne peut être résolue : comment faire respecter les règles de protection sanitaire entre les enfants à l’intérieur de l’établissement. Aziz Mbathie résume le sentiment général des encadrants : « Nous ne sommes pas dans une usine sur des chaînes, ni dans un supermarché où on peut instaurer des distances entre les postes et les intervenants. Nous gérons de l’humain ». Et cet éducateur spécialisé d’illustrer son propos : « Ce matin, un enfant est tombé. S’est coupé. Je l’ai remis debout, soigné, consolé. Il ne peut y avoir de respect des distances ici. Et ne parlons pas des enfants qui vivent et jouent toute la journée ensemble ».
« Le moindre geste ou mot de travers cause des problèmes »
(...) Sofiane, un adolescent de 16 ans reconnaît que la tension dans cet univers clos devient palpable : « Quand on a l’école ou les sorties, on voit d’autres têtes. On a des amis à l’extérieur. Ici on tourne en rond et le moindre geste ou mot de travers cause des problèmes ».
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