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Mineurs non accompagnés dans les Landes : donner des clefs pour être autonomes

Publié le 30-07-2020

Source : Sud-Ouest

Auteure : Par Claire Burckel

Extraits :

« Ces mineurs sont suivis chacun par un éducateur référent. Ils apprennent le vivre ensemble et l’autonomie, car l’envol est très proche pour certains

Chemin de Thore, à Mont-de-Marsan, l’ancien centre familial accueille depuis octobre 25 mineurs non accompagnés (MNA). Ils partagent un studio à deux. « Quand ils arrivent, nous leur faisons signer des documents spécifiques sur leurs engagements, nous faisons comme un état des lieux et leur demandons une caution, pour faire un parallèle avec la vie classique », explique Martine Daudigny, directrice adjointe du dispositif Mineurs non accompagnés (MNA) pour l’Asael (Association de sauvegarde et d’action éducative des Landes). Apprendre à entretenir un appartement, faire la cuisine, gérer un budget, ce qu’est une banque : tout ce en quoi des parents accompagnent leurs enfants, l’Asael le réalise avec ces mineurs.

Si certains ont 16 ans, d’autres sont plus proches de la majorité ou l’ont déjà franchie et bénéficient du contrat jeune majeur proposé par le Conseil départemental des Landes. Mais tous devront prendre leur envol.

Pour une intégration réussie

Six éducateurs spécialisés ou Accompagnant éducatif social (AES) suivent ces jeunes. « On ne peut pas accompagner ce public de manière lambda, comme les autres enfants accueillis pour des raisons totalement diverses par les services de la protection de l’enfance », poursuit Martine Daudigny.

« Leur intégration passe aussi par l’apprentissage des règles de vie en société », explique-t-elle, alors qu’ils n’ont pas les codes sociaux européens et cela peut parfois provoquer des incompréhensions. Un Européen pensera que si on ne le regarde pas dans les yeux, on lui manque de respect. Alors que dans certains pays d’Afrique, on ne doit pas regarder ses aînés dans les yeux, en signe de respect justement.

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Des familles de parrainage

L’association Asael recherche des familles de parrainage pour partager des moments avec ces jeunes. « Cela leur permet de découvrir ce qu’est une famille en France et de se rendre compte que ce que disent les éducateurs est réel », assure Martine Daudigny, directrice adjointe du dispositif Mineurs non accompagnés (MNA) pour l’Asael. Mais c’est aussi une manière pour eux de s’ouvrir : « Cela crée un apaisement chez eux, ils sont très demandeurs ». Si la famille souhaite accueillir le jeune, c’est possible. Des personnes peuvent également venir sur place pour proposer du soutien scolaire. « Rien n’est imposé au jeune, ni à la famille », continue-t-elle. Oumar, par exemple, n’a de cesse de remercier sa marraine Marianne, qui le suit et l’épaule dans cette nouvelle vie.

Le confinement

Le confinement a été une épreuve pour tous, surtout dans cette structure où ont cohabité ces 25 jeunes en permanence. « Il a fallu gérer toute la scolarité, ce fut titanesque et ça a épuisé tout le monde  ! », avoue Martine Daudigny, directrice adjointe du dispositif Mineurs non accompagnés (MNA) pour l’Asael, même si à ses yeux cette période s’est « globalement bien passée ». Elle a aussi pu faire ressurgir des traumatismes pour certains des mineurs accueillis. La situation a également été complexe administrativement, avec la fermeture au public du service des étrangers, ce qui a pu avoir une incidence sur certains parcours. »

Voir en ligne : https://www.sudouest.fr/2020/07/30/...