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« Indre-et-Loire : l’évaluation des mineurs non-accompagnés passée à la loupe »

Publié le 24-03-2021

Source : La Nouvelle République
Auteur : Julien Coquet

Extraits :

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En 2019, 995 jeunes migrants sans parents ont été reçus par les services départementaux de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Cent quatre-vingt-neuf ont été reconnus mineurs.

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À Champ-Girault, dans les locaux de la protection de l’enfance, pas question pour nous d’évaluation, « pour des raisons de confidentialité et de respect des individus qui s’inscrivent souvent dans des parcours chaotiques ». À la place, un échange autour d’une table de réunion.

> Mineurs ou majeurs. « Quand nous décidons de la majorité d’un jeune, pour un certain nombre de bonnes raisons, nous savons très bien que cela ne résout pas la question de sa prise en charge et de son accueil », reconnaît Vincent Nicoud, adjoint à la direction générale des solidarités au conseil départemental. La difficulté se trouve là, dans la césure entre les compétences du Département et de l’État. Qui régulièrement s’écharpent.

À l’Aide sociale à l’enfance, les jeunes étrangers déclarés mineurs, aux Centres d’accueil de demandeurs d’asile ou à la rue, les majeurs. « Mettre un majeur dans un hébergement pour mineurs, c’est prendre la place d’un mineur qui en aurait besoin », insiste Vincent Nicoud. Mieux qu’un slogan…

> L’entretien. Avant une telle décision, le dernier rendez-vous, qui tranche. Un entretien dit « conclusif » de près de trois heures, dirigé par une éducatrice selon une grille « réglementaire », balaye le parcours de migration, situation de famille, problèmes éventuels de santé… Objectif : vérifier la véracité du récit. « Le doute profite à l’intéressé », fixe Patricia Prochasson, chargée des migrants. Car « nous considérons qu’un mineur, isolé, est, de fait, en danger », précise Anaïs Travia, responsable du pôle « évaluation et suivi éducatif » des MNA.

> À Sorigny, mise à l’abri et… observation. Un outil pour un meilleur accompagnement. Tel est présenté le rôle du centre de primo-accueil de Sorigny, ouvert en février 2019. L’ancienne MFR, réaménagée, participe d’une adaptation de la prise en charge départementale alors que le flux d’arrivées s’intensifiait en Touraine (1). Un psychologue, des éducateurs et un infirmier encadrent ainsi des jeunes mis à l’abri d’urgence en attente de leur évaluation. Un round d’observation, aussi, qui peut peser dans l’entretien conclusif, une note (sur la pratique du français ou le comportement du jeune, notamment) pouvant être adressée à l’ASE à l’issue du séjour à Sorigny.

> Fichage biométrique. Depuis mai 2019, la Touraine recourt - comme 71 autres départements - au fichier d’appui à l’évaluation de minorité. Pour écrire simplement : il désigne le relevé d’empreintes géré par le ministère de l’Intérieur, via le guichet des étrangers de la préfecture.
Un fichage biométrique, assumé, des jeunes « pour orienter plus rapidement et plus facilement vers les dispositifs ad hoc », défend-on à l’Aide sociale à l’enfance. (...)

En 2020, une trentaine d’exilés (sur 251 arrivées dont 160 évaluations) ont inscrit leur nom dans cette base dont les données sont prévues pour s’effacer après un an.

(1) Le centre dispose de soixante places. Les associations de protection de l’enfance se partagent 250 places d’accompagnement dans le département. »

Voir en ligne : https://www.lanouvellerepublique.fr...