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"CheckNews - Un mineur non accompagné « coûte »-t-il vraiment 50 000 euros par an ?"

Publié le 15-06-2021

Source : Libération

Auteur : Fabien Leboucq

Extraits :

« (...) Ces dernières années, les mineurs isolés sont devenus un thème récurrent (notamment à l’extrême droite). Leur nombre (qui fait l’objet de débat) et leur coût (fréquemment estimé à 40 000 ou 50 000 euros), sont d’autant plus discutés et parfois surévalués qu’ils sont l’objet de batailles budgétaires entre les deux financeurs des programmes d’accueil de ces adolescents : les départements et, dans une moindre mesure, l’Etat. (...)

Si l’Etat peut avoir intérêt à minorer le coût des MNA, plusieurs autres éléments laissent toutefois penser que le chiffre de 50 000 euros par an et par mineur non accompagné à la charge des départements est surestimé. (...)

C’est aussi l’avis du collectif InfoMIE (pour mineurs isolés étrangers) qui dénonce une évolution vers un accueil à moindre coût, très éloigné des chiffres qui circulent. Dans son rapport activité 2019, le collectif écrit : « Nous voyons depuis plusieurs années le chiffre de 50 000 euros par an et par jeune diffusé et repris, ce qui correspondrait à 136 euros par jour et par jeune, prix d’une journée classique en protection de l’enfance (fourchette basse). » Ce qui correspond notamment aux discours de l’Association des départements de France : un MNA coûterait le même prix que n’importe quel enfant placé à l’ASE.

« Or, poursuit InfoMIE, depuis de nombreuses années, nous observons une inquiétante augmentation d’appels à projets pour des dispositifs dédiés aux mineur.e.s et jeunes majeur.e.s isolé.e.s, à des prix journée de plus en plus bas, bien loin du prix journée de 136 euros. » (...)

Ces projets de structures d’accueil à bas coûts inquiètent également l’Inspection générale des affaires sociales : « De tels tarifs interrogent a minima sur l’intensité et le contenu socio-éducatif du suivi des jeunes accueillis dans ces conditions », écrit-elle dans un rapport de novembre 2020 sur « l’accueil de mineurs protégés dans des structures non autorisées ou habilitées au titre de l’aide sociale à l’enfance ».

L’Igas relève que les mineurs non accompagnés sont de plus en plus destinés à être hébergés dans ce type de programme. Etant par ailleurs acquis que ce public est déjà surreprésenté dans le logement hôtelier : « 95 % des mineurs hébergés à l’hôtel seraient des MNA et 28 % des MNA admis à l’ASE seraient pris en charge à l’hôtel », relève l’Inspection. Un type de logement présenté comme transitoire et d’appoint – mais pérennisé dans les faits – qui coûte moins cher que d’autres, ajoute l’Igas : « Concernant les aspects financiers, le rapport établit un coût unitaire moyen de l’hôtel, incluant l’hébergement et l’accompagnement, à 77 euros, soit un peu moins de la moitié du prix de journée moyen observé en maison d’enfants à caractère social (MECS). » (...) »

Voir en ligne : https://www.liberation.fr/checknews...