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La Gazette des Communes | Il y a déjà une trentaine de MNA ukrainiens sur le territoire français

Publié le 31-03-2022

Date de publication : 31/03/2022
Auteur : Rouja Lazarova
Source : La Gazette des Communes

"Florence Dabin, présidente (DVD) du département de la Maine-et-Loire et du groupe Enfance au sein de l’Assemblée des départements de France (ADF), fait le point sur l’accueil d’enfants ukrainiens, qu’ils soient mineurs isolés ou accompagnés de leurs familles.

Est-ce qu’il y a déjà des mineurs non accompagnés (MNA) qui arrivent en France depuis l’Ukraine ?

Les enfants sont parmi les premières victimes de la guerre en Ukraine. Ils arrivent jusqu’en France souvent accompagnés de leurs mères ou de leurs proches. Mais nous avons déjà une trentaine de mineurs isolés sur le territoire français, dont trois qui sont accueillis dans mon département.

Ils arrivent épuisés et traumatisés psychiquement. Ils ont vécu sous les bombes. Ils ont été arrachés à leurs pères, restés sur place pour combattre l’agresseur. Ils ont des images terribles dans la tête.
Comment sont-ils pris en charge ?

Le 16 avril, à l’initiative de la ministre déléguée à la citoyenneté, Marlène Schiappa, s’est tenu le premier Comité de protection des mineurs isolés et de la prévention de la traite des êtres humains. Le secrétaire d’Etat à l’enfance et aux familles, Adrien Taquet, était également présent.

L’objectif de ce comité est d’anticiper les arrivées afin de mieux préparer l’accueil, de renforcer la coopération entre les partenaires – départements, Etat, associations – et de mettre en alerte les services de police afin que ces familles et ces enfants ne deviennent pas une proie des réseaux criminels.

L’institution d’un comité spécifique dédié aux mineurs ukrainiens, n’est-ce pas créer une catégorie de MNA privilégiés ?

Je ne dirais pas cela. Nous nous inspirons par exemple de l’accueil d’enfants syriens en 2015. Nous réalisons des évaluations préalables, des bilans de santé, une répartition des mineurs sur le territoire, une prise en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Nous œuvrons à leur scolarisation.

S’il y a une différence, c’est que nous réfléchissons à un statut provisoire pour ces enfants qui sont privés de la protection parentale temporairement. Nous pensons qu’ils vont rejoindre leur famille une fois le conflit terminé.

Beaucoup de jeunes femmes arrivent avec leurs jeunes enfants. Quel est l’impact sur les services départementaux ?

En effet, parmi les déplacés ukrainiens, il y a beaucoup de femmes enceintes ou avec de jeunes enfants. La Protection maternelle et infantile (PMI) est mobilisée pour leur accueil et leur accompagnement. La première chose à faire, c’est de leur accorder un temps de répit, afin de leur permettre de se ressourcer. En Maine-et-Loire, nous accueillons 63 réfugiés dans un centre de France Horizon dans la commune de La Pommeraye (4100 hab.).

Nous nous sommes aperçus que ces femmes et enfants ont un besoin vital de rester en contact avec leurs proches demeurés sur place. C’est pourquoi nous envisageons d’équiper le centre de bornes téléphoniques, et de distribuer des cartes SIM aux personnes. Nous renforçons également les partenariats dans le domaine de la santé pour identifier les besoins et leur apporter une réponse appropriée."

Voir l’article en ligne : www.lagazettedescommunes.com