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Tribune | « Les droits de l’enfant ne se discutent pas, encore moins au profit d’affichages politiciens de “lutte contre l’immigration” »

Publié le 20-11-2022

Date de la publication : 20/11/2022
Source : Le Monde
Auteur.rices : Collectif

« Près de soixante députés Nupes, parmi lesquels Danièle Obono, Louis Boyard, Mathilde Panot, Sandra Regol, Sandrine Rousseau et Aurélien Taché, dénoncent, dans une tribune au « Monde », la « carence des institutions » à l’égard des mineurs étrangers isolés, abandonnés à la rue. Ils demandent notamment que la «  présomption de minorité » soit inscrite explicitement dans la loi.

La période actuelle regorge de discours nauséabonds, politiques et médiatiques, concernant les migrants, les sans-papiers et les mineurs non accompagnés (MNA). Mais dans les régions, les villages et les quartiers, des collectifs, des associations, des milliers de citoyens font vivre au quotidien, par leur solidarité, leur fraternité, une autre réalité.

Nous appelons ensemble à ce que la raison reprenne le pas sur les fantasmes et que l’on revienne sur des données factuelles, notamment sur la réalité vécue par les MNA, et sur les difficultés que rencontrent ces jeunes et leurs soutiens pour faire respecter les exigences de protection liées à leur minorité.

Partout sur le territoire français se multiplient les situations où la carence des institutions entraîne la mise à la rue, sans droits ni ressources, de mineurs isolés vulnérables et en danger. Les droits de l’enfant ne se discutent pas, encore moins au profit d’affichages politiciens de « lutte contre l’immigration ». La mineure migrante ou le mineur migrant est avant tout une ou un enfant.

Respect et sécurisation

Nous demandons que les responsables institutionnels actuels s’engagent pour que soient respectés et appliqués :

– La mise à l’abri immédiate de tout jeune isolé se présentant comme mineur, dans les dispositifs de droit commun de la protection de l’enfance (seuls dispositifs habilités à accueillir un mineur, à même de lui garantir des conditions de vie dignes et un accompagnement socio-éducatif de qualité), les hôtels n’étant pas une solution adaptée ;

– La reconnaissance et le respect de la présomption de minorité, de l’intérêt supérieur de l’enfant et du droit au recours effectif, la prise en charge des MNA par la protection de l’enfance devant être maintenue le temps qu’une décision judiciaire définitive intervienne ;

– Le respect du droit des mineurs à bénéficier d’une prise en charge globale et adaptée leur permettant d’accéder à l’ensemble de leurs droits fondamentaux (accompagnement socio-éducatif, financier, juridique, accès à la scolarité, aux soins de santé physique et mentale) ;

– Le maintien de la prise en charge au-delà de 18 ans si la situation l’exige (prise en charge à travers les contrats jeunes majeurs ou autres dispositifs si nécessaire) ;

– La sécurisation de l’avenir, à la majorité, pour les mineurs isolés étrangers, qui passe par la non-remise en cause de leur identité, la reconnaissance de la validité des documents d’état civil de leurs pays d’origine, l’obtention d’un titre de séjour.[...] »

Voir l’article en ligne : www.lemonde.fr/