La santé mentale des enfants et des adolescents en dix chiffres

Source  : http://somapsy.org/fr

Date : 16 novembre 2016

« 20 % des adolescents du monde entier ont des problèmes mentaux ou de comportement, ce qui représente environ 93 millions de personnes. Environ la moitié des troubles mentaux commencent avant 14 ans et 70 % d’entre eux avant 24 ans.

Les problèmes de santé mentale des ados ont des coûts sociaux et économiques élevés. Les facteurs de risque des problèmes de santé mentale sont notamment les mauvais traitements dans l’enfance, la violence dans le milieu familial, à l’école et dans l’entourage, la pauvreté, l’exclusion sociale et les inégalités scolaires. Les maladies psychiatriques, la toxicomanie des parents et la violence conjugale augmentent aussi les situations de risque des ados, ainsi que les bouleversements sociaux et l’angoisse psychologique liées aux guerres, aux catastrophes naturelles et autres crises humanitaires. De plus, la stigmatisation associée aux jeunes souffrant de problèmes de santé mentale et les violations des droits de l’homme dont ils sont victimes augmentent ces répercussions négatives.

Selon l’OMS, les enfants et adolescents atteints de troubles mentaux doivent faire l’objet d’interventions scientifiques fiables et précoces, non pharmacologiques, qu’il s’agisse d’interventions psychosociales ou autres, et qui doivent être réalisées à partir du milieu communautaire, en évitant l’institutionnalisation et la médicalisation. Ces interventions doivent respecter les droits qui protègent les enfants conformément à la Convention des Nations Unies sur les droits des enfants et d’autres outils internationaux et régionaux relatifs aux Droits de l’Homme.

Nous présentons ci-dessous plusieurs données clés sur la santé mentale des enfants et des adolescents.

Troubles mentaux et risques de suicide

La dépression est la maladie que contribue le plus à la morbidité mondiale chez les ados de 15 à 19 ans, et le suicide est la deuxième cause de décès chez les ados de 15 à 24 ans. Selon l’UNICEF, 71 000 ados se suicident chaque année, et un nombre 40 fois supérieur commet une tentative de suicide.

Selon l’UNICEF, les retards de développement, l’autisme et d’autres troubles généralisés du développement apparaissent dès les premiers mois de vie. Les problèmes de comportement se manifestent à partir de 2 ans, les symptômes d’anxiété à partir de 4-5 ans, voire plus tôt, la consommation de drogues à partir de 11-12 ans, la schizophrénie avec des caractéristiques semblables à celles des adultes à partir de 14-15 ans et la dépression à partir de 5-6 ans.

L’ignorance des parents

Au Royaume-Uni, 70 % des enfants et adolescents ayant un problème de santé mentale n’ont pas reçu de prise en charge précoce lorsqu’ils étaient plus petits. Parmi les différentes barrières qui empêchent l’accès des jeunes à une prise en charge de santé mentale – des barrières personnelles, géographiques, économiques et des barrières liées au système de santé lui-même– il faut souligner le rôle des parents. Selon un sondage de MindEd réalisé en 2015 au Royaume-Uni, 38 % des adultes ignorent les signes et les symptômes permettant d’évaluer la santé mentale de leurs enfants.

La maltraitance des enfants

Entre 70 et 80 % des enfants qui souffrent de mauvais traitements finissent pas développer un trouble mental. Un pourcentage assez préoccupant, puisqu’en Espagne deux élèves de l’école primaire et secondaire sur dix sont victimes de harcèlement scolaire.

Un manque de pédopsychiatres

Bien que la moitié des troubles se développent avant 14 ans et qu’environ du 20 % des enfants et des ados présentent des problèmes de santé mentale, la plupart des pays à faible et moyen revenu ne disposent que d’un pédopsychiatre pour 1 à 4 millions de personnes.


L’impact de la pauvreté

Les enfants vivant dans les villes et dans des conditions de pauvreté présentent des niveaux de dépression et d’angoisse plus élevés que la moyenne de la population urbaine. Plusieurs études ont souligné que les problèmes de santé mentale pendant l’enfance et l’adolescence peuvent affecter sérieusement la croissance et développement, les résultats scolaires et les relations familiales et amicales, outre le fait qu’ils augmentent le risque de suicide. La stigmatisation des enfants des plus pauvres et marginalisés est également un facteur à prendre en compte.

Mauvaise alimentation

Selon l’UNICEF, près de 165 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde souffrent de retards de croissance ou d’une mauvaise alimentation chronique, et plus de 100 millions d’entre eux ont un poids inférieur à la moyenne. Une alimentation insuffisante ou déséquilibrée, présentant des carences en vitamines et minéraux, peut rendre les bébés et les enfants plus vulnérables à certaines maladies spécifiques ou infections, qui peuvent entraîner des handicaps physiques, sensoriels ou intellectuels. »

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