Source : Après-demain2019/1 (N ° 49, NF), pages 29 à 31
Date : 2019
Auteur : Nicole Questiaux
Extraits :
« D’après les derniers chiffres connus, en 2017, 17 000 jeunes venus de loin sont arrivés en France et ont projeté, coupés de leur famille, d’y passer les années formatrices de leur adolescence. Ils ont peu ou prou le même âge ou un peu moins que nombre de jeunes voyageurs français qui, année après année, dans des conditions parfois aventureuses, explorent, loin d’Europe, le vaste monde.
Ces derniers rentrent ravis de l’accueil qui leur a été réservé, de même que les programmes Erasmus sont plébiscités par ceux qui en ont bénéficié.
Les jeunes arrivés en France comme mineurs étrangers isolés sont animés d’intentions ou de projets qui n’ont rien d’extraordinaire. Ils ont fait preuve pour arriver là de détermination et de courage. Simplement, et cela change tout, ce grand voyage a pu leur être imposé par la guerre, les exactions, la misère qui pèsent sur leurs familles, par l’absence de perspective qui leur permettrait d’avoir sur place la vie qu’ils revendiquent. Cette famille pourtant n’a pas toujours disparu. Elle a pu approuver le voyage, payer le passeur sans toujours mesurer le risque. Le téléphone portable, devenu omniprésent, maintient les liens.
Cette population est très diverse dans ses origines et ses projets. Mais, arrivée en France, elle a quelque chose en commun : son statut de jeune.
La société française se reconnaît en effet des obligations particulières à l’égard de l’enfant, défini avant tout par sa minorité. (...) »