Rapport scientifique - Médecins du Monde - Santé des mineurs non accompagnés non protégés et adaptation des services en contexte de Covid-19 à Paris

Conclusions du rapport : [("Cette étude souligne le rôle d’organisations comme MdM, qui, au-delà de la prise en charge médicale, et malgré les difficultés opérationnelles rencontrées pendant la crise sanitaire, réussissent à apporter un soutien psycho-social aux MNA non protégés. De plus, l’expérience de MdM illustre les manières dont la société civile et le milieu associatif viennent combler les manquements de l’État, y compris en contexte de crise. Sur la base des résultats de cette étude de cas, nous (...)

Conclusions du rapport :

"Cette étude souligne le rôle d’organisations comme MdM, qui, au-delà de la prise en charge médicale, et malgré les difficultés opérationnelles rencontrées pendant la crise sanitaire, réussissent à apporter un soutien psycho-social aux MNA non protégés. De plus, l’expérience de MdM illustre les manières dont la société civile et le milieu associatif viennent combler les manquements de l’État, y compris en contexte de crise. Sur la base des résultats de cette étude de cas, nous recommandons :

1. À l’ensemble des acteurs : l’implication de l’ensemble des parties prenantes (société civile, autorités publiques locales, etc.) y compris les premières personnes concernées — les personnes vulnérables — dans l’élaboration de la planification et la réponse à la transmission de la COVID-19, tout en s’assurant que les rôles et responsabilités de chacun soient clairs.

2. À l’ensemble des autorités publiques : une prise en charge cohérente des besoins, prenant la santé dans sa globalité — somatique, psychique, sociale — et tenant compte des spécificités des MNA, de leurs temporalités et de leurs parcours.

3. À l’État  : la mise en place de solutions propres au contexte de pandémie pour des groupes les plus vulnérables (sans pour autant mener vers de la stigmatisation), en s’éloignant des approches de prévention et mesures actuelles, qui relèvent uniquement de la responsabilité individuelle (masques, gestes barrières, attestations de sortie). Celles-ci sont en effet susceptibles de générer de la culpabilité ou du désespoir, pour ces populations qui comptent déjà parmi les plus démunis. La conduite individuelle préventive suppose en effet de disposer au préalable d’un filet de sécurité répondant aux besoins essentiels. Nous préconisons des solutions préventives relevant davantage de la responsabilité collective, et tenant compte du contexte de vulnérabilité des MNA non protégés — à commencer par une mise à l’abri adéquate, que ce soit en temps de crise ou en dehors du temps de crise.

4. Aux professionnels de la santé et du social  : la mise en place en temps de crise sanitaire d’un système d’information qui permettrait de coordonner les actions des différents intervenants de façon systématique. Par exemple, comme dans le cas du programme MNA de MdM à Paris, la mise en place d’une astreinte téléphonique et d’un service de transmission de l’information régulier et automatisé (ex : liste d’envoi), est une option à privilégier.

5. Aux professionnels de la santé et du social  : tirer des leçons de l’expérience du programme MNA de MdM à Paris pour former les professionnels de santé à davantage articuler le psycho-social et le médical dans leurs actions de prévention, traitement et accompagnement des MNA, les aidant notamment à offrir une information compréhensible et adaptée à ces populations, en contexte de pandémie.

6. Aux professionnels de la santé et du social : reconnaitre l’importance d’approches de la communication thérapeutique interdisciplinaire, basée sur un dialogue constant entre professionnels de santé, travailleurs sociaux (et/ou bénévoles) et les MNA eux-mêmes.

Voir en ligne : www.medecinsdumonde.org

Rapport MDM - Santé des MNA
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