Collectif Le Revers de la Médaille | Rapport final

Date de publication : 04.11.2024

Source : www.lereversdelamedaille.fr


Extraits du rapport :

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Le nombre de personnes mineures expulsées a particulièrement augmenté lors de cette dernière année pré-JOP. Au moins 4 550 mineur·es ont été expulsé·es de leur lieu de vie informel entre le 26 avril 2023 et le 30 septembre 2024, soit 3 fois plus que sur la période 2021-2022 (1 527 mineur·es expulsé·es), et près de 2 fois plus que sur la période 2022-2023 (2 637 mineur·es expulsé·es)6.

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Mais cette dynamique de transformation des espaces, au profit d’une population choisie plutôt qu’une autre, est particulièrement explicite dans le cas de la Maison des Métallos dans le 19ème à Paris. Les mineur·es non accompagné·es (MNA) qui occupaient ce lieu37- et dont les revendications portaient notamment sur l’accès à des logements dignes - en ont été évacué·es le 3 juillet 2024. La seule prise en charge qui leur a été proposée a été un hébergement ponctuel en gymnase. Pendant les Jeux, la Maison des Métallos a été louée à la ville de Tokyo pour servir de “Maison du Japon”, dans laquelle les touristes pouvaient se procurer des verreries de luxe à 450 euros pièce.

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Après avoir été expulsé la semaine précédant la cérémonie d’ouverture, le campement de MNA situé près du métro Pont Marie s’est reformé mais n’occupe l’espace que durant la nuit et, même dans ce laps de temps réduit, subit fréquemment des dispersions forcées par les forces de l’ordre- avant de se reformer au même endroit.

Le campement situé au niveau de la piscine Saint-Merri est particulièrement emblématique de cette politique d’invisibilisation :
Dans le tunnel des Halles, une quinzaine de tentes sont tolérées, derrière des grilles et dans un espace particulièrement dangereux car accolé à la route. Des MNA y dorment depuis plusieurs mois.
En sortie de ce tunnel, d’autres jeunes utilisent un renfoncement dans un mur pour stocker leurs affaires de couchage la journée. Ils viennent ensuite les récupérer à partir de 21h, les installent devant la piscine Saint-Merri et sont quotidiennement réveillés par la police municipale, à partir de 5, 6 ou parfois 7h du matin. Ils sont ensuite obligés de ranger leurs affaires et de les entasser à nouveau dans ce renfoncement. Ce déballage se fait à chaque fois avec un risque certain car situé en bord de route sans aucune protection entre les piétons et les voitures et s’opérant à des heures tardives et matinales.

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Certains dispositifs de distributions alimentaires, notamment dans le centre de Paris, ont aussi été amenés à se délocaliser car initialement situés dans des périmètres de sécurité des JOP. En cas de délocalisation, une baisse de la fréquentation et une perte de lien avec certain·es usager·es ont été observées. Ainsi, les petits-déjeuners distribués par la Chorba ont vu leur file active se diviser par 3. Beaucoup de personnes en situation de fort isolement et présentes dans le centre de Paris, ainsi que des MNA en recours, n’ont notamment pas suivi le déplacement de ces distributions.

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Il est important de souligner que nous avons pu obtenir des victoires au niveau local :

  • L’ouverture et le financement d’un accueil de jour pour MNA début juillet situé boulevard Diderot, un dispositif financé par la Ville de Paris et permettant l’existence d’un lieu de répit supplémentaire et la prises en charge hebdomadaire des besoins fondamentaux (soins, conseils, hygiène, etc.) de plusieurs centaines de personnes
  • L’ouverture d’un second lieu d’accueil de jour pour les mineur·es isolé·es, cette fois ci par l’association les Midis du Mie avec un bâtiment mis à disposition par la Ville de Paris dans le 13ème
  • De nombreuses mises à l’abri en gymnases ou dans des écoles de familles exilées ou de MNA, organisées par la Ville de Paris et bien souvent obtenues à la suite d’actions d’occupations, organisées par les premier·es concerné·es elles et eux-même et notamment le Collectif des Jeunes de Belleville.
  • Le département de la Seine-Saint-Denis a mis à disposition gratuitement des locaux pour délocaliser les activités du CASO de MdM dans le 93 pendant la période des Jeux.

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Le revers de la médaille - Rapport final
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