Pétition
Bordeaux le 17 novembre 2012
RESF 33, Réseau Education Sans Frontière de Gironde, et la quarantaine d’associations qui le constituent, ainsi que de nombreux citoyens, s’inquiètent du sort réservé aux jeunes mineurs étrangers isolés venus chercher refuge dans notre Département.
Alors que la loi française concernant les mineurs sur notre territoire et la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, obligent à la protection et à l’accompagnement (Accueil, logement, suivi éducatif, santé,…), de plus en plus de ces jeunes sont laissés à la rue, sans aucun moyen de subsistance… Ceci, alors même que la plupart sont pourvus de documents d’Etat civil de leur pays.
La situation est d’autant plus complexe que ces jeunes actuellement peuvent être d’abord refoulés dès le Commissariat de police, puis éventuellement par le procureur.
Il semblerait que ce soit principalement le cas aujourd’hui. Quand un jeune n’est pas refoulé, l’inspecteur de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), service du Conseil Général, le reçoit et propose au juge d’ordonnancer son placement en foyer.
Par la suite, il arrive qu’à la demande de la MECS de Villenave d’Ornon (Maison pour enfant à caractère social), l’inspecteur de l’ASE propose au juge la main levée du placement d’un jeune pour le remettre à la rue sans motif légal, pour les situations que nous avons rencontrées, sous divers prétextes y compris les résultats d’expertises osseuses aléatoires, très controversés dans le monde scientifique.
Rappelons que ces examens et radios osseux auxquels sont contraints les jeunes, sans jamais leur indiquer leurs droits de refus, sont des pratiques humiliantes et dangereuses comme toute radio à cet âge. C’est une violence pour leur intimité, tout comme la vérification des poils pubiens, du sexe, de la dentition…
Aujourd’hui, quantité de jeunes se retrouvent seuls, livrés à eux-mêmes, aux violences et aux dangers de la rue, proies de réseaux de toutes sortes. Ils ne peuvent bénéficier des aides des organismes caritatifs pour se nourrir, se vêtir, se laver, ni des accueils d’urgence, ni de la possibilité de se soigner, en tant que mineurs non accompagnés d’adultes.
Cela se passe incognito sans que les jeunes puissent connaître les possibilités de se défendre face à l’ensemble de ces pratiques humainement violentes et légalement contestables.
C’est pourquoi nous exigeons leur protection immédiate, le placement ou le retour en MECS ou foyer des jeunes laissés à la rue, la fin de ces pratiques discriminatoires, aux critères souvent aléatoires, la fin de la mise en danger de tout mineur demandant protection. Nous demandons le respect de la loi, l’arrêt des examens osseux.
Nous ne voulons plus trouver ces jeunes ayant fui la guerre, la misère, orphelins pour certains, pleurant au fond des caves ou sur les trottoirs de nos villes, après ces nouveaux abandons, cette fois institutionnels.
Contact RESF33 : resf33@laposte.net
En cas d’urgence : Odette 06 16 23 27 39 Odile 06 68 49 32 75
Permanences à l’ASTI de Bordeaux , 10 rue Causserouge, 2e et 4e mercredi de chaque mois