Source : www.defenseurdesdroits.fr
« A la veille du démantèlement du bidonville de Calais, la Défenseure des enfants et la Commissaire des enfants d’Angleterre, alertent une nouvelle fois les autorités françaises et britanniques sur l’urgence d’identifier et de prendre en charge de manière concrète et adaptée les enfants non accompagnés.
Des centaines d’enfants vulnérables sont encore présents sur le site, parmi lesquels 200 enfants, selon une estimation non officiellement confirmée, pourraient être admissibles à rejoindre le Royaume-Uni en vertu de Dublin III, ou potentiellement sous l’amendement Dubs.
De même, nous ne disposons d’aucune information claire et précise sur les modalités de prise en charge qui ont été envisagées pour ces mineurs. En particulier nous ignorons s’il est prévu qu’ils puissent être accueillis sur place dans le Centre d’accueil provisoire, ou s’ils seront transférés directement dans des centres spécialisés, et le cas échéant lesquels, combien et avec quel accompagnement.
Les Défenseures des enfants française et britannique rappellent qu’il est essentiel que ces enfants soient protégés et logés avant que le processus de démantèlement ne commence pour limiter les risques de mise en danger.
Il est indispensable qu’une procédure adaptée soit utilisée pour identifier et enregistrer les enfants qui devraient être hébergés temporairement au Centre d’accueil provisoire à Calais dans lequel ils devraient ensuite être autorisés à rester jusqu’à leur transfert vers le Royaume-Uni ou vers un dispositif adéquat de protection en France. Les autorités devraient également préciser qui sera responsable de la mise en place des transports, et de l’accompagnent des enfants avant leur placement au Royaume-Uni ou en France.
Sans remettre en cause la fermeture du camp, qui ne saurait être un lieu de vie pour aucun enfant, celle-ci doit se faire en ayant impérativement à cœur la sécurité des quelques 1200 enfants y vivant.
Lors du démantèlement de la zone sud du camp, environ 130 enfants ont disparu. Il est à craindre que certains soient tombés sous l’emprise de trafiquants. Il serait intolérable aujourd’hui, alors que la situation est connue depuis plusieurs mois et que des recommandations ont déjà été adressées au gouvernement, qu’une telle situation se répète, d’autant plus que le nombre d’enfants concernés est bien plus important cette fois.
Des observateurs du Défenseur des droits seront présents dans le bidonville de Calais afin de vérifier les conditions du démantèlement. »