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Paris : une rentrée scolaire dans la rue pour les mineurs étrangers

Publié le 7-09-2018

Source : Le Parisien

Auteur : Elodie Soulié

Extraits :

« Les associations de soutien réclament la scolarisation inconditionnelle de tous les jeunes. Dans la capitale, certains sont interdits d’école faute d’être reconnus mineurs.

Des élèves du lycée Voltaire passent le porche en jetant des regards curieux vers ces adolescents de leur âge, assis sur le trottoir autour de maîtres improvisés et de tableaux de fortune.

Pour les premiers l’école est juste « normale » et parfois un pensum ; les seconds rêvent de s’asseoir à leurs côtés. Le symbole était fort et c’était bien le but, ce vendredi matin sur le trottoir de l’avenue de la République (XIe)(...) ».

Chaque jour, plusieurs dizaines d’adolescents étrangers – plus de 100 à Paris selon le collectif —, en attente ou sans statut faute d’avoir été reconnus comme mineurs, errent dans la capitale. Ils n’auraient ni logement, ni accompagnement social , ni accès à la santé et encore moins à l’éducation, sans la mobilisation des collectifs de soutien.
(...)

« J’ai commencé des cours de français mais j’étais dans la rue pendant 3 mois », complète Zakaria, 15 ans, arrivé du Mali il y a 5 mois. « Je veux bien parler, je veux apprendre, c’est important ».

« Moi aussi je veux aller à l’école, sinon comment travailler ? », ajoute à son côté Moro, 16 ans, qui a quitté la Guinée-Conakry il y a 3 mois. « C’est pour eux qu’on se démène, ils ne valent pas moins que nos enfants ! » commente Maryse, pour qui « aider ces enfants à apprendre, ce n’est pas de la charité, c’est faire respecter la loi que les institutions n’appliquent pas ».

(...) « La procédure de recours peut durer de 3 à 18 mois ! Pendant tout ce temps, ces jeunes seraient privés de tous leurs droits fondamentaux s’il n’y avait pas des particuliers et des associations qui se substituent aux institutions ».

Un non-sens, pour les militants qui prennent en charge une centaine de jeunes par an, dans des salles de bibliothèques gracieusement prêtées pour les cours de français et de mise à niveau.
(...)

L’Académie affirme « scolariser tous les mineurs »

A l’Académie de Paris, accusée d’être « hors la loi » sur les banderoles les plus virulentes fixées sur une façade du lycée, l’accusation ne passe pas. « C’est faux et outrancier », refuse le rectorat, qui recevra le collectif vendredi prochain. « Nous scolarisons tous les mineurs, soit 450 cette année, précise le rectorat. Paris compte 150 classes pour élèves allophones, et nous en avons d’ailleurs ouvert près de 30 supplémentaires depuis 4 ans », précise le rectorat, qui estime « ne pas être maître » des situations individuelles. « Nous ne sommes pas chargés ni outillés pour déterminer si un jeune est mineur ou majeur. A partir du moment où il est mineur, il sera scolarisé ». Or c’est le grief des associations, qui réclament que l’Académie n’attende pas d’avoir confirmation de la minorité d’un jeune pour l’inscrire à l’école. « En cas de recours, nous n’attendons pas l’issue si un juge des enfants ordonne le placement sous protection d’un mineur », se défend encore le rectorat. »

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/paris-75/p...