Libye : sous la contrainte, 14 migrants du Nivin ont été débarqués à Misrata

Quatorze migrants ont été débarqués du Nivin mercredi soir par des garde-côtes libyens dans le port de Misrata, a indiqué Médecins sans frontières (MSF) jeudi sur son compte Twitter. Parmi ces personnes se trouvent notamment une femme, son bébé et cinq mineurs non-accompagnés. Tous ont été envoyés en centre de détention.

Pour Julien Raickman, chef de mission MSF en Libye, "c’est une honte qu’une fois de plus la seule réponse que l’on offre à ces gens en quête de sécurité est la détention arbitraire et prolongée dans un pays qu’ils veulent à tout prix quitter".

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"Ils nous ont dit que si on ne sortait pas, ils allaient brûler le bateau"

Djibril*, un Sud-Soudanais de 18 ans, a affirmé que les 14 personnes débarquées mercredi soir ont été forcées de quitter le navire par les garde-côtes libyens. Selon le jeune homme, elles ont été débarquées car elles se trouvaient sur le pont supérieur du navire alors que les 79 autres migrants à bord sont restés enfermés dans un parking. "Nous n’ouvrons la porte qu’aux ONG", précise-t-il.

Victor*, un migrant soudanais de 19 ans, explique que des garde-côtes libyens sont montés à bord du Nivin mercredi soir. "Ils tenaient des pistolets comme s’ils voulaient nous tirer dessus", raconte-t-il. "Ils nous ont dit que si on ne sortait pas, ils allaient brûler le bateau […] En entendant cela, des personnes ont pris peur. Elles sont sorties et ont alors été attrapées par des garde-côtes." Le HCR a indiqué à InfoMigrants ne pas être au courant de ces menaces.

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"Plutôt mourir ici que de sortir"

Selon les deux jeunes hommes, aucun des 79 migrants toujours à bord ne souhaite quitter le navire. "J’ai passé deux ans en Libye, j’ai tenté sept fois de rejoindre l’Europe par la mer. À chaque fois, j’ai été intercepté par les garde-côtes et renvoyé en centre de détention où j’ai vu mes deux frères tués par des Libyens. Je n’y retournerai pas ! Je suis fatigué !", a raconté Victor à InfoMigrants. "Nous refuserons de sortir. Plutôt mourir ici que de sortir. Rester en Libye, c’est de toute façon mourir un petit peu chaque jour."

Le Nivin, un navire commercial battant pavillon panaméen, a secouru le 8 novembre une embarcation de migrants sur laquelle se trouvaient 95 personnes. Ramenés en Libye, au port de Misrata, deux personnes ont rapidement quitté le navire. Parmi les 93 personnes restantes, se trouvait une femme, un bébé et plusieurs mineurs.