InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > Des mineurs étrangers affluent chaque jour à Rouen : « Je ne croyais pas (...)

Des mineurs étrangers affluent chaque jour à Rouen : « Je ne croyais pas survivre »

Publié le 8-11-2018

Source : 76actu

Auteur : Raphaël Tual

Extraits :

«  Comme de nombreux mineurs, Moussa est arrivé à Rouen après un éprouvant périple où il a vu mourir son cousin. À 16 ans, il dort dehors. Le Département s’avoue dépassé.

Moussa erre de squats en ponts dans les rues de Rouen. À seulement 16 ans, la « survie » de ce jeune guinéen dépend de la bonne volonté de militants associatifs, alors que cette mission de protection incombe au Département de Seine-Maritime, qui s’avoue dépassé. Moussa est le visage de ces adolescents qui affluent dans la capitale normande, comme partout ailleurs.

« Mon quotidien est très dur »

(...)

"Je dors dehors la plupart du temps. Je sais qu’ils doivent me prendre en charge, mais je n’ai pas le choix. Je suis très mal."

Les passeurs, la mort de son cousin, la prison…

Le jeune homme a fui la misère de son pays. Après avoir quitté ses parents, qui ne pouvaient plus subvenir à ses besoins, il a trouvé refuge chez sa tante. « Elle m’a, en quelque sorte, mis en esclavage. C’était très dur. Je suis parti. » Moussa ne voudra pas en dire davantage.

Avec son cousin, il quitte son pays natal en 2017. (...) Les deux hommes naviguent dans deux embarcations différentes. Son cousin n’a pas survécu à l’avarie. Lui, a été fait prisonnier par les gardes de cotes. « Des passeurs ont payé les gardiens de prison pour nous reprendre. J’ai retenté ma chance et je suis arrivé en Italie. »

Après un passage par Paris, Moussa a tenté sa chance au Havre. « Les associations m’ont dit qu’il n’y avait plus de place ici et de me rendre à Rouen. » Sur son quotidien, Moussa ne veut pas s’étendre, mais lâche simplement : « Je ne croyais pas survivre jusque-là. »

Le Département condamné

Mercredi 31 octobre et le 5 octobre, la justice a reconnu comme mineurs sept adolescents recalés lors de leur examen de minorité effectué par le Comité d’action et de promotion sociale (Caps) de Rouen. La collectivité a été condamnée à payer 600 euros par jour et par jeune.

(...)

Les élus écologistes de Rouen du groupe Décidons Rouen, avaient dénoncé le « cynisme » du président du Département Pascal Martin. (...)

Des polémiques qui passent un peu au-dessus de la tête de Moussa qui « espère pouvoir continuer [s]es études. » Chez lui, il n’y a plus que l’espoir qu’il reste à éteindre. »

Voir en ligne : https://actu.fr/normandie/rouen_765...