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Seine-et-Marne : le casse-tête des mineurs migrants

Publié le 20-01-2019

Source : Le Parisien

Auteur : Sophie Bordier

Extraits :

«  Ils sont 770 jeunes actuellement, mais le département, qui finance leur prise en charge, estime qu’ils seront encore 400 de plus en 2019. Déjà 30 M€ ont été votés au budget 2019, mais il faudra prévoir entre 10 et 15 M€ supplémentaires.

(...) Patrick Septiers (UDI), le président du conseil départemental (...) « Nous assumons nos responsabilités. Comme en 2018, nous avons voté 30 M€ pour eux dans le budget 2019. S’il faut augmenter et atteindre 40 ou 45 M€, on ajustera par des décisions modificatives à partir de septembre ».

Pas de quoi convaincre le Collectif pour les Droits des Jeunes migrants (CDJM) qui a organisé samedi après-midi à Melun une flash-mob pour dénoncer les « droits bafoués des jeunes migrants en Seine-et-Marne ». Composé du Secours catholique, de la Ligue des Droits de l’Homme, de Réseau éducation sans frontières (RESF) et de l’association De loin en Loing Solidarité Migrants, ainsi que de citoyens, le collectif demande au conseil départemental de « traiter dignement ces jeunes et de respecter leurs droits ». Une pétition, qui a déjà recueilli 180 signatures dimanche, est en ligne sur le site du Secours catholique.

(...)

Le département prend donc en charge ces jeunes jusqu’à leurs dix-huit ans, via diverses associations. « Après, c’est l’Etat qui doit prendre le relais. Chacun ses responsabilités. Mais nous avons signé un protocole avec la préfecture pour mettre en place une période de sas pour les migrants jeunes majeurs afin qu’il n’y ait pas de rupture ».

Un fait réfuté par le Collectif : « Qu’ils aient pu commencer une formation ou pas, à 18 ans, ils sont mis à la rue, ce qui rend très difficile la poursuite d’études et leurs chances d’être régularisés » (...)

CHRIST, JEUNE IVOIRIEN, CROIT EN SON AVENIR

Benjamin d’une fratrie de dix enfants, Christ -c’est son prénom- est arrivé à Melun en 2017 à l’âge de seize ans, quittant son pays natal, la Côte d’Ivoire. « C’était difficile là-bas. Je suis parti pour avoir un avenir », souffle-t-il. A Melun, il est pris en charge par le département, via le dispositif d’accompagnement et d’insertion sociale (Dais) de l’association départementale de la sauvegarde de l’enfance et l’adolescence (Adsea 77). Il est logé dans un studio à Dammarie-les-Lys.

« Mon éducateur a demandé des stages pour moi et a rencontré Sidi Drici », raconte-t-il. Le plombier généreux de la société DSM à Rubelles le prend sous son aile. En stage d’abord car les cours du Centre de formation des apprentis (CFA) de Nangis ont déjà commencé, puis en contrat d’apprentissage dès octobre 2018.

(...) Il attend d’avoir 17 ans et demi et six mois d’apprentissage pour déposer sa demande de titre de séjour. « A mes 18 ans, le département arrête ma prise en charge ».

Mais l’avenir est plein de promesses car Sidi Drici veut l’embaucher ensuite : « Un jeune motivé qui a eu une vie difficile a le droit d’apprendre un métier et de vivre comme tout le monde », clame le plombier. »

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/seine-et-m...