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Hauts-de-Seine-Yvelines : 150 mineurs isolés étrangers supplémentaires accueillis

Publié le 21-01-2019

Source : Le Parisien

Auteurs : Ariane Riou et Sébastien Birden

Extraits :

«  Confronté à un afflux sans précédent, le conseil départemental des Hauts-de-Seine a voté, ce lundi, à l’unanimité une rallonge budgétaire pour l’hébergement des mineurs isolés. Ils seront pris en charge par le Lien Yvelinois.

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Le Lien Yvelinois, qui œuvre dans le secteur de l’insertion depuis une trentaine d’années, est mandaté depuis 2014 par le département des Yvelines pour prendre en charge des mineurs sans accompagnement âgés de 15 à 18 ans. A ce jour, l’association accompagne 220 jeunes en termes d’hébergement, de démarches administratives, de scolarité ou de formation qualifiante.

« Le département des Hauts-de-Seine s’est tourné vers nous en raison de notre savoir-faire, explique Christine Baudère, sa présidente. Cela s’inscrit dans le cadre de la mutualisation entre les deux départements. Il y a un schéma médico-social élaboré en commun. Le projet était jusque-là encore en cours de construction, nous allons rentrer dans la phase opérante. »

Permettre aux jeunes de « trouver des chemins de vie »

Après cinq années de prise en charge de mineurs isolés dans les Yvelines, la responsable de l’association évoque « un concept qui marche très bien ». Elle explique que le Lien Yvelinois « fait en sorte de guider les jeunes dans tous les domaines afin qu’ils puissent trouver des chemins de vie », si possible « en laissant derrière eux un passé souvent douloureux ».

L’association cherche également « à mettre en avant leurs compétences », beaucoup d’entre eux « ayant déjà une expérience de certains métiers ». Et la présidente de préciser : « Ces jeunes ont généralement une certaine maturité pour leur âge et ils ont tous la volonté de réussir. Je dirais même l’obligation. Car au vu de ce qu’ils ont généralement traversé, ils n’ont pas le choix. »

A partir du 1er mars, l’association aura donc également pour mission de trouver des hébergements à ces mineurs installés aujourd’hui de manière précaire dans des hôtels. L’accompagnement se fera par tranches : cinquante mineurs seront d’abord accompagnés en mars, puis cinquante autres en avril et mai et les derniers en juin.

L’opposition de gauche reste mobilisée

La mesure a été votée à l’unanimité, le groupe Front de gauche et citoyens ayant fait de la situation des mineurs isolés étrangers l’un de ses combats. « C’est une première avancée après de nombreuses mobilisations », observe Elsa Faucillon, conseillère départementale PCF.

Début décembre, une manifestation avait été organisée par l’association RESF 92 (réseau éducation sans frontière) et le groupe des avocats d’enfants du barreau des Hauts-de-Seine sur le parvis de la Défense. L’accueil des mineurs était pointé du doigt. Mais pas seulement.

« On vote pour, tout en constatant que la situation se dégrade sur d’autres aspects notamment pour l’évaluation », complète l’élue communiste. Car avant d’être pris en charge par le département, un mineur isolé doit subir une évaluation pour vérifier qu’il a moins de 18 ans. En juillet dernier, ces tests ont été centralisés dans les locaux de l’aide sociale à l’enfant (ASE) à Nanterre. Depuis, les files d’attente ne cessent de s’allonger.

« Ils sont entre 20 et 30 à attendre parfois toute la journée devant l’entrée, dans le froid, souffle Richard Moyon, responsable de RESF 92. Il faut espérer que ce déblocage de places profite aussi à ceux qui ne sont pas encore pris en charge et qui dorment encore dans la rue. Il s’agit quand même du sort d’enfants. » Et Elsa Faucillon de renchérir : « On va continuer à se battre. » »

Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/hauts-de-s...