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Migrants : Hidalgo écrit au Premier ministre pour dénoncer le fichier des mineurs isolés

Publié le 1er-02-2019

Source : L’Obs

Extraits :

«  Ce fichier "va à l’encontre de l’intérêt supérieur de l’enfant", estime la maire de Paris.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, et le président du conseil départemental de Seine-saint-Denis, Stéphane Troussel, ne participeront pas au futur et très controversé fichier de mineurs isolés étrangers. Ils l’ont annoncé au Premier ministre Edouard Philippe, dans une lettre datée de jeudi.

Ce fichier, qui vise à compiler l’état civil et les empreintes digitales de tous les mineurs non accompagnés (MNA), "va à l’encontre de l’intérêt supérieur de l’enfant" et de la mission de protection de l’enfance des départements, estiment les deux élus.

Même si la démarche n’est pas obligatoire, les départements seront en effet amenés à devenir "des auxiliaires de la politique de contrôle des flux migratoires" en transmettant aux préfectures des données qui, si le jeune est évalué majeur, seront aussitôt transférées au fichier des étrangers en situation irrégulière, avec un risque de reconduite à la frontière, s’alarment-ils.

Les députées LREM Stella Dupont, Delphine Bagarry, Sonia Krimi, Sandrine Mörch et Martine Wonner se sont aussi opposées à la création de ce fichier, estimant dans un communiqué qu’il représente "une menace au respect des droits des jeunes sollicitant la protection des départements". Ces députées, déjà critiques pendant l’examen de la loi asile-immigration, ont réclamé des "garanties", notamment au regard des risques d’expulsion, avant toute mise en place du fichier.

Le décret instituant ce fichier est paru jeudi 31 janvier, mais dès l’automne, le Défenseur des droits et diverses ONG avaient dénoncé un recul des droits de ces jeunes vus a priori comme fraudeurs. (...)

La réforme "creusera les disparités"

Se démarquant de cette position, Anne Hidalgo et Stéphane Troussel estiment que la réforme "creusera les disparités" entre les départements appliquant le décret et les autres, et conduira à surcharger les dispositifs à Paris et en Seine-Saint-Denis, qui ont déjà assuré 8.000 et 3.000 évaluations respectivement l’an dernier.

Au-delà, la justice et les structures d’hébergement risquent de se trouver surchargées, "au moment où nous constatons encore la présence de nombreux campements de migrants" au nord de la capitale. La lettre plaide pour que l’Etat lui-même mette en place des plateformes de premier accueil où aurait lieu l’évaluation en "différents points du parcours migratoire".

En attendant, Paris et la Seine-Saint-Denis "continueront" à assurer l’évaluation "dans le cadre des procédures actuelles", avertissent les élus, demandant au Premier ministre de "reconsidérer l’application d’un tel décret, qui conduira à une grave crise".  »

Voir en ligne : https://www.nouvelobs.com/politique...