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Du répit pour le squat solidaire à Amiens

Publié le 4-03-2019

Source : Courrier picard

Auteur : Christophe Berger

Extraits :

«  Depuis le 6 février, le bâtiment du 2 rue Debray est squatté par deux collectifs réunissant précaires et sans papiers. La justice décidera ou non d’une expulsion le 18 mars.

Les membres du collectif La Brèche et du Kollectif pour des actions solidaires dans la Somme (KASS) se sont réunis, lundi 4 mars à midi au kiosque à musique juste avant que 3 d’entre eux soient convoqués devant le tribunal d’instance, compétent pour décider ou non de l’expulsion de l’ensemble des squatteurs, une bonne vingtaine de personnes. Compétent, s’il est démontré qu’il s’agit bien d’un bâtiment privé et non public.

Dans ce dernier cas, le dossier pourrait être renvoyé au tribunal administratif. Apparemment, le bien appartient à l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). Le bien est affecté au service du public, et à ce jour personne n’a connaissance d’un déclassement dans le privé.

En attendant, les squatteurs pourront rester dans les lieux jusqu’au 18 mars, jour de la décision de justice.

Avant cela, une délégation sera reçue, jeudi 7 mars, en préfecture. « On va demander à ce qu’il y ait suffisamment de places d’hébergement d’urgence dans la Somme », souligne Coralie du collectif La Brèche qui entend également réclamer une convention d’occupation précaire du bâtiment de la rue Debray ou un autre bâtiment de la ville.

En attendant, la salle d’audience du tribunal d’instance affichait complet lundi pour ce dossier où Me Lusson a évoqué une « instrumentalisation politique », tout en écartant le caractère d’urgence. « Le 2 rue Debray est présenté comme un lieu d’accueil avec des activités ouvertes à tous, des conférences-débats. On est loin de l’urgence présentée. Je n’ai aucune preuve qu’il y a une femme enceinte dans le besoin dans ce bâtiment et encore moins d’attestation comme quoi il y a des migrants. Le message est plus généralement politique que basé sur la détresse des personnes qui se trouvent à l’intérieur. De toute façon, l’État fait suffisamment de choses en matière d’accueil pour les personnes dans le besoin ».

Un discours à l’opposé de l’avocat de la défense Alain Gravier. « Pourquoi ces personnes se sont-elles accaparé ce logement ? Parce que l’État a obligation de leur fournir un logement décent, mais il y a carence en la matière ». (...) Pour Me Gravier, l’État doit assumer sa mission. « Si le nombre de places d’accueil est suffisant, il n’y a pas de raison de squatter un bâtiment. Mais aujourd’hui ce n’est pas le cas ».

L’avocat prétend être en possession d’attestations comme celle de cette femme enceinte et son conjoint qui, sans le squat, seraient à la rue ou des mineurs isolés étrangers scolarisés et qui n’ont pu être pris en charge par leur internat durant les vacances scolaires. (...)  »

Voir en ligne : http://www.courrier-picard.fr/16955...