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Protection de l’enfance : l’Indre-et-Loire entre dans la danse

Publié le 23-04-2019

Source : TSA quotidien

Auteur : Noël Bouttier

Extraits :

«  Nouvel épisode dans les bisbilles entre un exécutif départemental et les salariés en charge de la protection de l’enfance (...) En cause, le manque de moyens alloués à cette politique et une réorganisation au moins-faisant par la procédure de l’appel d’offre.

Le département du Maine-et-Loire avait ouvert le bal voici deux ans : les salariés s’étaient mis en grève pour protester contre la restructuration du secteur de la protection de l’enfance via des appels d’offre. Depuis, des situations analogues se sont produites dans d’autres départements, comme le Nord ou bien la Haute-Garonne. A la faveur du tournant inclusif, les responsables départementaux entendent réduire le nombre de places en hébergement, privilégiant des solutions familiales, moins coûteuses et entraînant des suppressions de postes de travailleurs sociaux.

Risque de licenciements

Voilà maintenant que les salariés d’Indre-et-Loire se mettent en mouvement. En décembre 2018, les salariés avaient marqué le coup en se rassemblant devant le conseil départemental. Suite à la définition du schéma départemental de la protection de l’enfance en février (2018-2022), le département avait lancé un appel d’offre autour de six lots. Cinq avaient été pourvus et le sixième comprenant des grosses structures de l’agglomération tourangelle avait été suspendu. (...)

(...)

Manque de discussion

Le tract syndical (commun avec la CGC, Sud et le syndicat de la Magistrature) dénonce une absence de dialogue avec les responsables du département : "Ces transformations pensées uniquement pour faire des économies vont entraîner de graves conséquences pour les enfants et les familles accompagnées. Nous pensons qu’un sujet aussi important que la protection d’enfance mérite un autre traitement et nous l’avons fait savoir par le biais de différentes mobilisations. Malheureusement, le conseil départemental refuse toute discussion".

Plus de 100 mesures d’AEMO en attente

Dans un autre document daté de janvier dernier, les syndicats alertent sur le manque de moyens et ses conséquences qui peuvent être graves. "A ce jour, en Indre-et-Loire, 118 mesures d’action éducative en milieu ouvert (AEMO) sont en attente d’être exécutées et 15 enfants sont toujours en attente d’une place. Ces mesures de protection judiciaire ne sont pas mises en oeuvre et pour certaines depuis 6 à 7 mois."

9 mois d’attente

Une situation confirmée par Sophie Legrand, responsable nationale du syndicat de la Magistrature, encore récemment juge des enfants à Tours : "Par trois fois, j’ai prononcé une mesure éducative à la maison. Mais l’attente a été si longue que j’ai décidé de placer l’enfant avant même que cette mission ne commence." Elle constate que la situation est chroniquement dégradée. "Je suis arrivé au tribunal de Tours en septembre 2016. Le délai entre la décision du juge et son exécution était alors de 9 mois. En 2017, celui-ci s’est réduit à 3 mois avant que cela ne reparte à la hausse. A chaque fois que les délais deviennent trop longs, le département embauche des contractuels sur des durées limitées pour mettre en oeuvre les décisions du tribunal." Sans se prononcer sur l’opportunité de l’appel d’offre, la magistrate constate les conséquences des bouleversements actuels : "Les familles qui sont déjà exposées à des ruptures dans la prise en charge connaissent une rupture dans la prise en charge par un éducateur." (...)  »

Voir en ligne : https://www.tsa-quotidien.fr/conten...