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Aide sociale à l’enfance : Les jeunes majeurs à l’étude en Moselle

Publié le 26-04-2019

Source : ASH n°3108

Auteur : Nathalie AUPHANT

Extraits :

«  A la demande de la direction de l’enfance, de la famille et de l’insertion de la Moselle, l’observatoire départemental de la protection de l’enfance a lancé une étude longitudinale en 2016 sur les jeunes majeurs quittant les dispositifs de l’aide sociale à l’enfance. L’objectif était de s’intéresser à leur parcours pour améliorer leur accompagnement à la sortie.

La sortie de l’aide sociale à l’enfance (ASE) est une problématique pour tous les enfants placés et les professionnels qui s’occupent d’eux. A 18 ans, c’est un fait, la prise en charge n’est plus obligatoire et dépend d’une décision administrative départementale avec l’obtention d’un contrat « jeune majeur », pouvant durer jusqu’à 21 ans dans le meilleur des cas.

La direction de l’enfance, de la famille et de l’insertion (DEFI) de la Moselle a voulu en savoir plus sur ces jeunes sortant de l’ASE, en excluant les mineurs non accompagnés qui répondent à d’autres problématiques. Dans le cadre de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance, durant deux ans, 67 entretiens ont été menés en faisant le choix de les questionner sur leur parcours avant 18 ans et ce de manière approfondie pour qu’ils puissent rétrospectivement l’évaluer. Cette étude apporte ainsi des « données qualitatives très fines sur la manière dont les jeunes majeurs rationalisent a posteriori leur histoire et comment ils préparent leur avenir », commente Frédérique Streicher, sociologue et directrice scientifique de l’étude.

Des enseignements

(...)

Il en ressort que les accompagnements éducatifs dans les espaces protégés ont favorisé la stabilité de l’environnement de l’enfant. Ils sont ainsi 85 % à considérer que les mesures de placement ont favorisé leur accès à des environnements éducatifs aidants, ainsi qu’à une future insertion sociale et professionnelle. Cependant, les mesures de placement ne parviennent pas à réduire les souffrances affectives et les difficultés de socialisation et d’apprentissage du fait d’un passé souvent traumatique, mais aussi de la répétition des changements de structures, ce qui entraîne inévitablement des ruptures relationnelles.

Et un paradoxe

Les jeunes placés en famille d’accueil témoignent de leur chance alors que ceux qui ont été en collectivité auraient bien aimé en bénéficier. Néanmoins, la vie en foyer n’est pas négative, selon les témoignages rétrospectifs des jeunes interrogés. « Ce qui pose problème est la vie en collectivité, elle-même, avec la difficulté à trouver sa place, à s’isoler du bruit et des tensions entre jeunes », argumente Frédérique Streicher. Des problématiques qui n’enlèvent rien à l’accompagnement éducatif, 70 % des jeunes reconnaissent que les figures qui ont compté dans leur histoire sont les éducateurs spécialisés. (...)

Néanmoins, en fin de parcours et quelle que soit la réussite du jeune, l’anxiété est présente du fait de l’incertitude d’avoir un contrat « jeune majeur » ou même de l’échéance des 18 ou 21 ans, moment où le jeune va se retrouver seul sans le soutien de l’ASE ou l’appui leur famille d’origine.

Les résultats de cette étude seront présentés lors des prochaines Assises nationales de la protection de l’enfance, les 4 et 5 juillet à Marseille.  »

Voir en ligne : https://www.ash.tm.fr/hebdo/3108/fo...