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Maroc : La prise en charge des migrants mineurs demeure insuffisante

Publié le 1er-07-2019

Source : Yabiladi

Auteur : Solène PAILLARD

Extraits :

«  Les migrants mineurs ont difficilement accès aux soins et à la scolarisation. Le parcours du combattant commence parfois dès la naissance, lorsque leurs mères accouchent et ne disposent d’aucun document d’identité.

(...)

Alors que l’ONU a récemment fait part de ses inquiétudes sur les morts et disparitions des enfants migrants, principalement en mer Méditerranée, la migration infantile semble encore reléguée en marge des politiques migratoires de l’Union européenne, celles-là même auxquelles se conforme le Maroc, au détriment de la Convention internationale des droits de l’enfant que le royaume a pourtant ratifiée le 21 juin 1993. C’est en tout cas ce que dénonce Omar Naji, président de la section de Nador de l’AMDH, qui fait état d’un accès difficile aux soins, voire impossible, pour les migrants mineurs subsahariens.

« Il n’y a pas de prise en charge, seulement pour les femmes, qui peuvent accoucher gratuitement à l’hôpital de Nador. Lorsque les migrants, en l’occurrence les mineurs, veulent sortir des campements pour consulter un médecin, ils sont arrêtés par les autorités puis refoulés vers le sud du Maroc, notamment Tiznit ou Azilal. C’est pour ça qu’ils ne descendent plus voir les médecins. », Omar Naji

Un accès également difficile à la scolarité

Ces arrestations, souligne Omar Naji, « sont en contradiction avec la loi 02-03 relative à la migration qui n’autorise pas l’arrestation et le refoulement des femmes enceintes et des mineurs ». L’associatif estime que la loi « n’est pas appliquée car les autorités marocaines appliquent avant tout les politiques migratoires européennes ».

Le Maroc est depuis longtemps considéré comme le garde-frontière de l’Union européenne en matière d’immigration. Durant l’été 2018, alors que les migrants subsahariens faisaient l’objet de vastes campagnes de refoulement vers l’intérieur du pays, Omar Naji dénonçait le rôle du Maroc en tant que bouclier de l’immigration vers l’Europe. « Le Maroc ne fait que confirmer son rôle de gendarme des frontières sud de l’Europe, au grand dam des appels à cesser ces arrestations et ces violations des droits de l’homme », avait-il dénoncé auprès de notre rédaction. Quelques mois plus tard, en octobre 2018, le gouvernement espagnol de Pedro Sánchez pressait d’ailleurs Bruxelles de débloquer les fonds nécessaires pour que le Maroc puisse contenir les flux migratoires.

(...)  »

Voir en ligne : https://www.yabiladi.com/articles/d...