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Exilé.es à Paris, l’horreur est humaine

Publié le 2-08-2019

Source : Mediapart

Auteur : FLEUR.OFFWOOD

Extraits :

«  Zelda est coordinatrice d’Utopia 56. Travailleur social, elle était venue de Brest en 2016 pour une semaine de bénévolat et elle n’est jamais repartie. Trois ans plus tard je la retrouve le regard épuisé et les espoirs en berne. La situation des exilé.es à Paris est un cauchemar sans nom qui ruine la vie de milliers de gens, abandonnés dans l’indifférence totale des élus.

Qu’est-ce qu’il s’est passé récemment ?

Il y a des bagarres à coup de pavés, barres de fer, de bois... des dizaines de blessés, un mort, peut-être trois... La semaine dernière, une dame est morte dans sa tente. À force d’être dans la rue, les gens pètent les plombs. À La Chapelle, ils sont parqués juste à côté de la colline du crack, et un grand nombre d’entre eux dont beaucoup de mineurs tombent là-dedans, et forcément dans la prostitution pour payer leur dose ou tout simplement survivre. En-dessous du périphérique, il y a un campement assez conséquent.

Régulièrement les forces de l’ordre font ce qu’ils appellent des « évacuations » et ils emmènent les gens dans des gymnases.

(...)

Il y a à peu près combien de campements à Paris ?

Il y en a un de 1200 personnes en permanence à la Chapelle, un autre de familles, de femmes seules et de mineurs à Porte d’Aubervilliers. Avec deux toilettes pour 70 tentes, toilettes qui ne sont jamais vidées. Il y a plein d’enfants en bas âge, et même un bébé de neuf jours : l’hôpital n’a gardé la mère qu’une journée.

(...)

Pourquoi ce système de Bulle a-t-il été créé à La Chapelle il y a trois ans ? On se souvient de votre communiqué de presse. C’était du recensement obligatoire ?

On y était au début mais on s’est retirés quand on a vu ce que c’était. C’était un test de 18 mois : un accueil de jour avec hébergement de 400 places, seulement pour les hommes seuls pendant 15 jours maxi. Les femmes, les enfants et les mineurs pouvaient passer à l’intérieur de cette Bulle. Les mineurs avaient un rendez-vous avec quelqu’un de la Croix Rouge, du DEMI (Dispositif d’Evaluation des Mineurs Isolés) où il y a 80% de refus de validation de minorité. Les familles passaient par là et étaient prises en charge par un centre à Vitry. (...)  »

Voir en ligne : https://blogs.mediapart.fr/fleuroff...