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Menaces d’expulsion au collège Maurice Scève

Publié le 30-08-2019

Source : Lyon Bondy Blog

Auteur : Maxime PECHKECHIAN

Extraits :

«  Occupé depuis près d’un an par plusieurs centaines de migrants, majoritairement demandeurs d’asile, le collège Maurice Scève pourrait, dès le 24 septembre, se retrouver sous la menace d’une expulsion.

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D’importants manquements aux droits

La grande majorité des habitants du collège est constituée de demandeurs d’asile, qui peinent à faire respecter leurs droits. La loi prévoit ainsi un hébergement en Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA), à la charge de la préfecture, mais il n’en est rien : “Depuis le début, on demande à travailler avec la préfecture, la Métropole et éventuellement des associations, pour voir ce qu’on peut faire” explique Sébastien, membre de la commission communication du collège. “Jusque là, on a une fin de non recevoir, et on arrive pas à organiser ce travail en commun. La préfecture n’a procédé à aucun relogement de demandeurs d’asile en procédure normale.”

Parmi les habitants du squat, on retrouve aussi des mineurs isolés dont les droits, encore une fois, semblent pour le moins partiellement respectés : “Il y a encore, au collège, quelques mineurs reconnus, eux devraient d’ores et déjà être pris en charge par la Métropole, détaille Sébastien. Mais surtout, il y a des mineurs non reconnus, qui attendent pendant plusieurs mois une décision du juge pour enfant, qui statue s’ils sont mineurs ou pas.” Alors que beaucoup voient finalement leur minorité être reconnue, ils sont toutefois présumés majeurs pendant toute la durée de la procédure et n’ont, de fait, pas d’accès à l’hébergement prévu par la loi.

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Vers l’ouverture de nouveaux lieux d’accueil

Entre les habitants, toujours plus nombreux, l’inquiétude se fait vive à l’approche de l’hiver. “A 450, ça passe parce que c’est l’été et que des gens dorment dehors, ou dans des espaces qui sont pas chauffés” constate Sébastien. “Mais à 450 en hiver, ça ne marche pas, quoi. On est beaucoup trop nombreux. Même sans parler d’expulsion, il faut qu’ils trouvent des solutions de relogement”. De son côté, la Métropole construit, certes, des hébergements, mais ceux-ci ne s’adressent qu’aux mineurs, et leur nombre demeure insuffisant. En l’absence de solutions de relogement, les habitants proposent des occupations provisoires de bâtiments vides, mais du côté de la Métropole -qui demeure le seul interlocuteur des habitants, considéré l’inaction de la préfecture-, on refuse catégoriquement. Dans l’urgence, habitants et soutiens envisagent tout de même d’ouvrir de nouveaux lieux inutilisés, alors qu’un immeuble du Quai Arloin (Vaise) a été investi début juillet par d’anciens habitants de l’Amphi Z (Villeurbanne), l’un des principaux squats de la ville. En attendant, à la Croix-Rousse, les habitants vivent dans l’attente du délibéré du 24 septembre, en espérant de pouvoir fêter trois jours plus tard, le premier anniversaire du squat.  »

Voir en ligne : http://lyonbondyblog.fr/LBB/menaces...