InfoMIE.net
Informations sur les Mineurs Isolés Etrangers

Accueil > Actualités MIE > La Commission consultative des droits de l’homme alerte sur la (...)

La Commission consultative des droits de l’homme alerte sur la déscolarisation de certains enfants

Publié le 7-09-2019

Source : Le Monde

Auteur : Violaine Morin

Extraits :

«  Mineurs isolés, enfants précaires ou roms… Le collectif Ecole pour tous estime à 100 000 le nombre d’enfants non scolarisés en métropole.

Combien d’élèves, en France, n’ont pas repris cette semaine le chemin de l’école ? La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’est de nouveau inquiétée, vendredi 6 septembre, du sort des enfants non scolarisés. Parmi eux, des mineurs isolés, dont l’inscription dans un établissement scolaire est ralentie par les procédures visant à prouver leur âge. Mais aussi des enfants étrangers, issus de minorités ou en grande précarité, logés dans les hôtels sociaux, les squats et les bidonvilles – dont les enfants roms.

La CNCDH alerte également sur la situation de certains enfants en Guyane ou à Mayotte, qu’ils soient primo-arrivants dans le département ou vivant dans des zones reculées. Dernier point noir de la non-scolarisation : les enfants en situation de handicap, encore nombreux à ne fréquenter aucun établissement, surtout après l’entrée au collège.

Face à ce constat, la CNCDH préconise la mise en place d’un « observatoire de la non-scolarisation » pour « qualifier, quantifier et identifier », mais aussi « donner une vraie visibilité » à ce problème. Le nombre d’enfants concernés est difficile à établir – et rend la non-scolarisation des enfants compliquée à combattre, estime l’institution, qui demande également la simplification administrative des inscriptions dans les écoles.

« Des enfants invisibles »

Les enfants vivant en bidonvilles, squats et hôtels sociaux sont près de 80 % à ne pas être scolarisés. Dans de nombreux cas, selon la CNCDH, à cause du refus des maires de les inscrire… Refus qui se traduit souvent par une procédure opaque où l’on demande aux familles de multiples documents, y compris, parfois, des justificatifs de revenus. La loi « pour une école de la confiance » promulguée fin juillet prévoit une liste fixée par décret qui limitera le nombre de pièces demandées.

Le collectif Ecole pour tous, invité par la CNCDH à s’exprimer, estime à 100 000 le nombre d’enfants non scolarisés en métropole. « Nous sommes des enfants invisibles », résume ainsi Anina Ciuciu, avocate d’origine rom roumaine et marraine du collectif. Créé en 2018 par des jeunes issus de minorités et des étrangers, celui-ci vient tout juste de présenter ses revendications au ministre de l’éducation nationale. La simplification administrative en fait partie, mais aussi l’introduction d’une « trêve scolaire », de nombreuses ruptures de scolarisation ayant lieu après des expulsions en cours d’année. (...)  »

Voir en ligne : https://www.lemonde.fr/education/ar...